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06/04/2018

La ville de Lunel, dans l’Hérault, est devenue un triste symbole de la radicalisation islamiste après le départ d’une vingtaine de jeunes pour la Syrie il y a quatre ans. Retour sur place pour tenter de comprendre comment autant de jeunes avaient été enrôlés.


05/04/2018

REPORTAGE – Cette ville de l’Hérault bouge et elle n’est pas cette «Djihad-city», ce «laboratoire du djihad», ce «Lunelistan» décrits par les médias, mais les islamistes sont toujours là.

«Il faut être vigilant. Ce qui se passe derrière, c’est grave, c’est la mort qui peut être au coin de la rue.» Conseiller municipal d’opposition LaREM, Philippe Moissonnier ne pratique pas la langue de bois. En ce début avril, l’actualité ramène Lunel, 25.000 habitants, entre Montpellier et Nîmes, à de mauvais souvenirs. Les attentats de l’Aude et le procès de «ses» djihadistes alimentent ici une certaine psychose, illustrée le 29 mars dernier par une alerte au colis piégé au collège Frédéric-Mistral, dans le quartier populaire des Abrivados (touché par la vague de départs), avec de fausses rumeurs de fusillade.

Dans leur enquête, Le Chaudron français (Éditions Grasset), les journalistes Jean-Michel Décugis (enfant du pays) et Marc Leplongeon évoquent «l’histoire d’un renoncement politique et d’un aveuglement social». Lunel est marquée par des difficultés économiques et sociales, dans un département dans le peloton de tête pour le taux de chômage et le RSA (deux des prévenus du procès de jeudi en étaient bénéficiaires). La population d’origine maghrébine, environ un tiers des habitants, selon le maire, étant particulièrement touchée. Ajoutez-y le trafic de drogue et la délinquance, et vous aurez un terreau parfait pour les recruteurs islamistes apparus dès les années 1990-2000.

(…) Le Figaro a pu ainsi prendre connaissance d’une étude sociologique confidentielle de septembre 2017 (à partir de plus de 230 entretiens) sur «les représentations de l’avenir et des radicalités chez les 14-24 ans» des quartiers «prioritaires» de l’Hérault, dont ceux de Lunel.

(…) «Dans les entretiens, poursuit l’étude, chacun expose clairement dans quel camp il se situe: il y a les “Arabes” et les “Français”. […] Plusieurs communautés s’affrontent donc à Lunel: les plus reconnues étant les “musulmans” et les “locaux de la Bouvine”, mais on parle aussi librement des “Gitans”.» Conclusion: «La culture locale fait ainsi violence aux normes bienveillantes du “vivre ensemble”, cette liberté d’expression permet à l’agressivité de s’exprimer et alimente les tensions entre individus, entre groupes, entre communautés en insistant sur les différences.»

Le Figaro

Merci à valdorf

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