Alexandre del Valle (géopolitologue et auteur de «La Stratégie de l’intimidation») : «Quand il y a un attentat au nom de l’Islam, bien sûr ça produit une publicité négative de l’Islam qui est associé au terrorisme, mais comme nos sociétés sont foncièrement culpabilisées et bien-pensantes, pour ne pas faire d’amalgame immédiatement après ce processus de publicité négative les sociétés occidentales redoublent d’effort pour dire “Non seulement ce n’est pas l’Islam qui est en jeu, mais l’Islam est intouchable, la communauté musulmane est la vraie victime des attentats puisqu’on risque d’amalgamer”. Et par une perversion extraordinaire, chaque attentat islamiste devient une occasion de dire que l’Islam est sans tâche. (…) Nous alimentons l’islamisme quand nous nous excusons d’être islamophobes pour céder, non pas aux coupeurs de tête uniquement, mais aux coupeurs de langues, ceux qui nous empêchent de parler. Quand on s’excuse d’être islamophobe après un attentat, c’est exactement ce que veulent les islamistes, puisqu’ils font croire qu’ils nous tuent pour répondre à une islamophobie initiale.»
– LCI, 7 avril 2018, 21h36