«Rendez-vous au paradis», avait-il dit à son père avant de partir en Syrie en novembre 2013. “Pour aider les civils” et «pacifier une zone de combat», assure-t-il aujourd’hui, sans ciller, depuis le box des prévenus du tribunal correctionnel de Paris.(…)
Comme c’est l’usage, l’émir du groupe jihadiste qu’ils avaient rejoint dans la ville d’Azaz, “l’armée de Mahomet”, leur avait confisqué leurs passeports.
– «Ça vous semble pas un peu bizarre ? Vous arrivez pour ‘aider’ et on vous prend vos papiers ?», interroge la présidente.
– «Je me dis que ça fait partie de la politique de la maison», répond benoîtement le prévenu, déclenchant des rires dans l’auditoire.
L’entraînement, obligatoire à l’arrivée, se passe mal: M. Barki, qui se croit possédé par le diable depuis ses 20 ans, souffre d’attaques répétées, “yeux révulsés, souffle coupé”. En réalité, de violentes crises de panique.
Après “plusieurs séances avec un exorciseur”, l’émir du groupe décrète qu’il n’est pas sage de lui laisser une arme. Voilà Adil Barki affecté à l’intendance: « Je déblayais des routes, je faisais aussi la cueillette des olives, j’ai fait ça pendant trois semaines ».
Au cours de l’enquête, il avait déclaré qu’il était rentré en France car il était lassé des tâches ménagères.(…)