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L’entreprise de lingerie et maillots de bain La Vie en rose devra payer 5000 $ à un homme qui, lors d’une entrevue d’embauche, s’est fait demander « quelle est l’origine de votre nom ? »

Salim Kerdougli, d’origine algérienne, avait postulé un emploi de coordonnateur logistique pour la division internationale de cette entreprise.

Il avait obtenu une première entrevue téléphonique, puis avait été reçu en entrevue comme six autres candidats. Finalement, il avait été convoqué à une deuxième entrevue, comme une seule autre candidate.

C’est lors de cette entrevue finale, d’une durée de 45 à 60 minutes, et à la fin de celle-ci, au moment où les échanges portaient sur les partenaires internationaux de La Vie en rose qu’une représentante de l’employeur a questionné M. Kerdougli sur l’origine de son nom. La Vie en rose a un partenaire d’affaires en Algérie.

M. Kerdougli a témoigné devant le Tribunal des droits de la personne du fait qu’il avait été « ébranlé et déstabilisé par la question ». « Monsieur Kerdougli témoigne qu’il a été insulté et atteint dans sa dignité par la question » et que son estime de soi « a également été atteinte », écrit le Tribunal.

 Les deux représentantes de l’employeur « ne notent aucun changement dans le comportement de monsieur Kerdougli, qui ne semble pas perturbé par la question », écrit encore le Tribunal.

C’est finalement l’autre candidate qui a été embauchée.

La Vie en rose a admis que la question « quelle est l’origine de votre nom ? » avait été posée.

Mais le Tribunal a estimé que cette question n’était pas requise par les habiletés nécessaires à l’emploi, qu’aucune autre question ne lui avait été posée sur les liens qu’il pourrait maintenir avec son pays d’origine et que cette question n’avait d’ailleurs pas été posée à l’autre candidate en lice pour le poste.

« Le Tribunal estime qu’il y a une preuve suffisante pour établir que monsieur Kerdougli a subi une atteinte discriminatoire à son droit à la sauvegarde de sa dignité fondée sur son origine ethnique ou nationale, en contravention des articles 4 et 10 de la Charte. »

(Merci à Philippe Lebeau)

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