Benoist de Sinety, vicaire général du diocèse de Paris vient de publier un livre. Un plaidoyer en faveur de l’accueil des migrants.
[…] la réalité qui me saute aux yeux quand je vais dans le nord-est de Paris, ce sont les migrants qui campent sur le trottoir ou dans des squats avenue de Flandres, à Stalingrad (XIXe), à la Chapelle (XVIIIe). Dans notre pays, la fraternité est en friche. Ce livre ne prétend donner ni solutions ni leçons mais inviter chacun à réfléchir et à tendre la main à l’étranger. Il en va de sa dignité. Et de la nôtre aussi. […] nous avons peur des migrants qui dérangent notre confort, nos modes de vie. Cette crainte où entre une part de fantasme, nous aveugle et nous empêche de nous intéresser à eux. Pourtant, ces hommes, ces femmes et ces enfants ne sont ni criminels ni voleurs. Franchement, 68 millions de Français ne sont-ils pas suffisamment forts pour ne pas s’alarmer de quelques dizaines de milliers de personnes qui arrivent chez nous les mains vides, simplement dans l’espoir d’une vie meilleure ? […]
« Je ne suis pas prêtre pour donner des leçons, ni pour faire la morale, je suis devenu prêtre pour que tout homme puisse entendre cette bonne nouvelle : chaque existence est infiniment aimée de Dieu. Ce qui me navre aujourd’hui, ce qui me met en colère lorsque j’observe les conditions de vie de ceux qui arrivent sur notre territoire et les réponses que nous leur apportons, ce sont ces discours qui atrophient nos cœurs. Chacun doit chercher des solutions pour faire une place à celui qui est sur notre sol. Il s’agit de dignité. De la leur. De la nôtre aussi. C’est à la société civile – où les religions, et bien sûr l’Église catholique, ont une place singulière – de prendre le relais pour défendre le droit des migrants. Il faut que des voix s’élèvent… »