Environ 1 500 demandeurs d’asile sont entassés canal Saint-Denis. Une situation indigne qui montre l’échec d’une politique qui privilégie les questions sécuritaires aux enjeux humanitaires, déplore dans une tribune Médecins du monde.
Ce campement est l’illustration de la faillite de la politique de l’Etat: 1 500 personnes laissées dans le dénuement le plus total, dans des conditions sanitaires catastrophiques, sans aucune information sur leurs droits et comment les obtenir. Il est devenu le symbole de cette « crise de l’accueil », de l’hypocrisie et de l’indignité avec laquelle la France laisse dans les rues ceux qui viennent chercher un répit, une protection. L’Etat cherche ainsi à faire disparaître les migrants et leurs besoins. Le respect des droits des personnes est oublié pour laisser avancer une machine à trier, à sélectionner, à renvoyer. […]
De quoi ce campement est-il le symptôme ? Tout d’abord, du mépris et de la violence avec lesquels l’Etat traite les migrants : dispersion, harcèlement, les pratiques des forces de l’ordre ont pour résultat de les forcer à l’invisibilité. Ils ne sont tolérés qu’une fois suffisamment éloignés, suffisamment cachés. […]