Après deux mois de grève, 160 travailleurs sans papiers ont obtenu gain de cause, jeudi. Un exemple parmi d’autres.
Bakari, 39 ans, défroisse la manche de son costume. Un vêtement qu’il réserve aux grandes occasions. Pour ce rendez-vous matinal, jeudi matin 12 avril, au service des étrangers de la préfecture de police de Paris, il fallait ça. «Ce jour s’ajoutera aux dates qui marquent ma vie : le départ du pays, l’arrivée en France… et là, mes premiers papiers », insiste le Malien, en attente de ce moment depuis 2006. Douze ans.
Bakari fait partie d’un groupe de trente-trois Africains venus retirer leur « récépissé de demande de carte de séjour ». […]
«Le 12 février, 160 travailleurs sans papiers de six entreprises d’Ile-de-France ont entamé ce mouvement pour obtenir une régularisation que leur patron refusait, rappelle Marilyne Poulain, la responsable du collectif Migrants de la CGT. Tous ont obtenu un titre de séjour que les ouvriers de Défi Technology sont les 33 derniers à retirer. »
Si ces trente-trois-là travaillent dans le bâtiment, les autres grévistes sont dans la collecte de déchets chez Sepur et STLG, la logistique pour GLS à Roissy, la restauration chez le traiteur Event-Thaï, ou le courrier dans une agence Chronopost de l’Essonne. Des secteurs gourmands en main-d’œuvre étrangère.