Un arrêté du maire oblige désormais les salons du centre-ville à fermer boutique à 20 heures pour éviter les nuisances sur la voie publique. Les gérants des établissements sont fous de rage !
« Fermer à 20 heures, c’est impossible ! » Levens, le gérant d’un petit salon de coiffure dans la rue Gabriel-Péri à Saint-Denis ne décolère pas. Comme les dizaines de salons afro de cette artère du centre-ville et ceux des rues adjacentes, il a reçu en main propre, il y a quelques jours, l’arrêté pris par le maire le 1er avril. Celui-ci réglemente les horaires d’ouverture de 6 heures à 20 heures jusqu’au 30 novembre, sous peine d’une amende de 35 €, qui augmente graduellement en cas de récidive. La sanction peut aller jusqu’à la fermeture administrative. L’objectif, mettre un coup d’arrêt aux nuisances sonores des établissements qui « se transforment dès 20 ou 21 heures en lieu de rencontres, avec de la consommation d’alcool à l’intérieur et des attroupements dehors », dénonce le maire (PC) Laurent Russier. « De nombreux riverains se sont plaints », justifie-t-il.
« Cet arrêté nous cause un vrai préjudice. On reste ouvert tant qu’il y a des clients », poursuit Levens, adossé contre sa devanture. « Le week-end, à 20 heures, les gens font la queue devant le salon en attendant d’être coiffés. C’est difficile maintenant de leur dire : Rentrez chez vous, on ferme ! », ajoute Kelly, une employée, qui ne comprend pas l’utilité de cet arrêté. « La musique, on la met dans le salon, c’est dans notre culture de faire la fête. Mais quand je débauche à 20 heures, je n’entends pas boom-boom dans la rue », assure la jeune femme.