Lors d’un congrès musulman d’une petite ville de Ligurie, l’un des responsables décide de couvrir la nudité d’une statue d’un voile. L’affaire a pris depuis une ampleur nationale et indigne la droite italienne.
Samedi, dans le théâtre communal de la ville de Savona, en Ligurie, la communauté musulmane était réunie pour un congrès. Au centre de la salle se dresse une statue de 1880 : elle représente un homme nu, le héros antique grec Epaminondas. L’un des participants décide alors de couvrir d’un voile la partie basse du corps de la sculpture, pour, affirme-t-il à l’un des responsables du théâtre, “symboliser les dunes du désert”. Celui-ci prend une photo de l’oeuvre masquée.
La polémique est lancée, et l’affaire de la statue censurée de Savona prend bientôt une ampleur nationale. La droite italienne s’indigne devant la photo, et l’histoire fait parler d’elle dans les journaux. Matteo Slavini, leader de la Ligue, parle d’une « folie », un élu de Fratelli d’Italia y voit « une conséquence du multiculturalisme raté ». « Nous devons protéger notre Histoire de toute tentative d’obscurantisme » ajoute-t-il. La fédération islamique de Ligurie nie de son côté toute tentative de « censure » : « nous avons couvert la statue mais uniquement pour quelques heures, notre islam est modéré ».
En janvier 2016 déjà, une polémique avait enflammé le pays lors de la venue du président iranien Hassan Rouhani en Italie. Pour l’occasion, les statues romaines de la mairie de Rome avaient été recouvertes de grandes “boites” masquant leur nudité. “Faut-il mettre le hijab aussi aux œuvres d’art au nom de l’intégration ?” s’était indignée la Ligue. Matteo Renzi avait également accepté dans le cadre de cette rencontre avec Hassan Rouhani de retirer le vin de sa table ; à la même époque François Hollande avait lui préféré annuler le dîner que de bannir le vin.
(Merci à Cécilia)