«J’ai été contrôlé parce que je suis Noir.» De peau foncée, un homme de 36 ans est convaincu d’avoir été victime de profilage racial lors d’un contrôle de police en octobre 2009. Le trentenaire assure avoir été roué de coups, étranglé et maîtrisé au moyen d’un spray au poivre par trois agents de la police municipale zurichoise.
Le Tribunal de district de Zurich a acquitté mercredi les trois policiers municipaux, accusés d’abus d’autorité et de mise en danger de la vie d’autrui. Il ne croit pas aux allégations de profilage racial avancées par ce Kényan. Dans son jugement prononcé mercredi, la Cour a suivi l’avis de la défense et de la procureure. Cette dernière mettait en doute la version du plaignant. Elle avait déjà voulu classer la plainte à deux reprises avec l’accord de la Cour suprême zurichoise. Le Tribunal fédéral l’a toutefois forcée à instruire l’affaire jusqu’au bout.
Le plaignant accusait deux policiers et une policière de l’avoir roué de coups et blessé en octobre 2009 lors d’un contrôle d’identité. Selon lui, les agents l’ont traité ainsi alors même qu’il les avait rendus attentifs au fait qu’il avait subi une opération cardiaque et qu’il était équipé d’un pacemaker. L’Africain accusait du même coup les trois agents de racisme.
Selon la défense, le plaignant n’a pas évoqué ses problèmes de santé. Les policiers estiment avoir demandé au plaignant de leur présenter ses papiers d’identité. Suite à son refus, ils l’ont sommé de descendre du tram. Des coups ont alors été échangés entre le plaignant et deux des policiers. Tous trois ont été blessés, contrairement à la collègue des deux agents.
Comme le Ministère public, le tribunal doute de l’honnêteté du plaignant. Il s’est dit convaincu de la crédibilité des trois policiers, dont la version correspond aux blessures constatées à l’époque sur le plaignant.
Pour le juge, l’affaire est claire: le plaignant a fait en sorte que le contrôle de police dégénère en ne coopérant pas et en se montrant agressif. Le comportement des policiers était adéquat et légal. Ils n’ont donc pas abusé de leur fonction. Ils n’ont pas non plus eu l’intention de mettre en danger la vie du plaignant, estime la Cour.