«Je devais l’épouser pour pouvoir entretenir des relations sexuelles avec elle pendant le ramadan.» Si Habib*, un sans-emploi de 40 ans, respecte les préceptes de sa religion, lui et l’imam qui a officialisé l’union ont violé la loi suisse: la mariée n’avait que 15 ans, loin des 18 requis pour un mariage.
Mariages avec des mineurs en hausse
En 2016, 21 cas de mariages avec mineurs ont été recensés, la plupart impliquant des ados en provenance de pays musulmans. Trois mariages chrétiens dans la communauté rom ont aussi eu lieu. La plupart de ces unions se font sous la contrainte. Le Service contre les mariages forcés s’inquiète de leur augmentation. Ces unions sont illégales, car elles ne font pas suite à une union civile. Les associations musulmanes, elles, déplorent ces violations de la législation.
Ce Tunisien, détenteur d’un permis C à la suite d’une première union légale et rapidement dissoute, a rencontré sa future femme à Lausanne en 2016. La jeune Suissesse lui aurait dit être âgée de 19 ans. Le couple entretient des relations sexuelles.
Mais Habib doute de son âge réel et questionne la mère de la jeune fille. Il apprend qu’elle est mineure, mais poursuit les relations avec celle qui s’est convertie à l’islam. Et pour que les apparences soient sauves, les deux se marient religieusement à la mosquée du Tunnel, où l’âge de l’adolescente ne semble pas susciter d’interrogations. Une fois remarié, l’époux se rend dans son pays. Il apprend à son retour que sa «femme» a été infidèle. Il n’en veut plus. Les parents de la jeune fille, qui ignoraient l’union, ont déposé plainte en son nom.
Déjà condamné pour avoir frappé son enfant de 5 ans, Habib vient d’être reconnu coupable d’actes sexuels avec un enfant. Il écope de 180 jours-amende avec 5 ans de sursis. Les 12’000 fr. de frais, dont 7000 pour son avocat, sont supportés par le Canton. L’imam, lui, conteste formellement avoir marié les deux amants.