Diffusion initiale 2008 – Traduction : Fdesouche.com
” Nous devons être fous, littéralement fous à lier dans ce pays, pour autoriser chaque année l’entrée de 50.000 personnes, qui seront à l’origine de la future augmentation de la population d’origine immigrée. J’ai l’impression de regarder ce pays construire frénétiquement son propre bûcher funéraire.” Enoch Powell – 20 avril 1968
Immigration, Grande-Bretagne et Europe
————— SOMMAIRE (cliquable) ————–
• Infos générales
• Résumé
• LE FILM (4×10 minutes – sous titré)
• Un documentaire idéologiquement orienté
• Le discours complet traduit
• Le texte en anglais
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Infos générales
• Nous vous livrons un documentaire-clé sur la politique d’immigration en Grande-Bretagne et en Europe.
• Le film original dure 1 heure. Il est présenté ici en version abrégée de 40 minutes . Nous avons retiré la partie commentaire pour ne garder que la trame historique . Ces coupes expliquent les ruptures sonores occasionnelles (Fdesouche n’a pas encore les moyens de remixer les films…)
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Résumé
En 1968, le gouvernement travailliste s’apprête à voter des lois contre la discrimination raciale. Enoch Powell, figure majeure du parti conservateur, un homme respecté de tous pour son intégrité, prononce sans consulter son parti un discours hostile à l’immigration qui enflamme tous les esprits.
Ce discours du 20 avril 1968 marque un tournant dans l’histoire politique de la Grande-Bretagne.
A la suite de ce discours, Enoch Powell est exclus du Shadow Cabinet (rappel : les conservateurs sont dans l’opposition). Une véritable fièvre s’empare du pays et un élan populaire massif apporte son soutien à Enoch Powell. Il reçoit 100.000 lettres dont seule une infime partie lui sont hostiles. Toutes réclament la fin de l’immigration. Un mouvement “anti-raciste” nait en parallèle et se manifeste avec une égale ardeur. Des remous importants secouent le pays. Cette affaire met un terme à la brillante carrière politique d’Enoch Powell.
En 1970, Edward Heath devient premier ministre. Tournant le dos à la volonté populaire, le gouvernement s’engage dans une voie opposée à celle défendue par Powell . Et tous les gouvernements suivants l’imiteront : c’est l’avénement du multi-culturalisme, un concept progressivement théorisé, qui devient la politique officielle du pays. Nous en connaissons les résultat en 2008.
Le documentaire retrace les principaux épisodes de l’avènement de la société multiculturelle en Grande-Bretagne sur les 40 dernières années. Il n’en dissimule pas l’échec.
Mise en garde : le film est politiquement orienté de bien des façons et manipule assez subtilement le spectateur. Voir plus bas un rapide décryptage.
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Le film (4x 10 minutes – sous-titres français)
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Un documentaire idéologiquement orienté
• Un extrait du discours est répété plusieurs fois dans le documentaire [«Dans ce pays, dans 20 ans, les noirs domineront les blancs »] . Cette phrase est présentée comme une déclaration d’Enoch Powell lui-même. Il n’en est rien. Powell ne fait que relater les paroles d’un habitant de sa circonscription. Voici l’extrait du discours : ” J’ai (c’est Powell qui parle) rencontré un habitant qui, après m’avoir parlé de la pluie et du beau temps, m’a dit : «Si je pouvais, je quitterais le pays. J’ai trois enfants , et je ne serai pas rassuré avant qu’ils soient tous les trois installés à l’étranger. Dans 15 ou 20 ans, dans ce pays, les noirs domineront les blancs.» Le commentaire en voix-off précise bien qu’il s’agit d’un récit mais, par effet de montage, la répétition incessante de ce passage a clairement pour but de rendre Powell détestable en “racialisant” son discours.
• Le documentaire donne également systématiquement la parole à des opposants politiques qui dénigrent Powell ou flétrissent ses positions. Exemple : “Je l’ai détesté à l’époque, et je le déteste encore aujourd’hui” déclare un député en vue. Tout au long du film, la parole est donnée à une cohorte de sociologues, d’historiens, d’analystes. Ils sont en majorité d’origine pakistanaise, africaine, antillaise, etc… Nous avons en grande partie supprimé ces passages (c’est la partie ‘commentaire’ évoquée prédemment). Nous avons préféré ne garder que la partie factuelle (et cela diminuait d’autant le travail de sous-titrage).
• L’immense engouement populaire en faveur de Powell en 1968 est bien évoqué dans le documentaire. Mais, après le tournant multiculturel, rien n’est dit de cette tendance de fond de la société britannique. Avait-elle pour autant disparu ?
• La musique accompagnant les images est grossièrement manipulatrice : la plupart des interventions de Powell sont soulignées par une musique angoissante ou dramatique. On note dans la bande-son, outre Philip Glass, l’utilisation de la très célèbre bande originale du film Orange mécanique, qui dramatise davantage encore les positions d’Enoch Powell, en associant son image avec l’atmosphère angoissante du film de Kubrick. En revanche, dès que l’aspect “multi-ethnique” de la GB est vanté, c’est sur un fond de musique légère, évoquant la fête et la bonne humeur.
• On note vers la fin du film un effort d’objectivité. Tout en condamnant les idées de Powell, et en tentant de prouver qu’elles ont eu un effet inverse à celui escompté, le commentaire ne peut s’empêcher de reconnaître le coté visionnaire du personnage : émeutes raciales, échec du multi-culturalisme, perte d’identité, mécontentement populaire, attentats du 7 juillet, départ des anglais du pays etc… Des réalités difficilement masquables.
La traduction complète du discours : « Des fleuves de sang »
Discours d’Enoch Powell du 20 avril 1968
La fonction suprême de l’homme d’état est de protéger la société de malheurs prévisibles. Il rencontre dans cette tâche des obstacles profondément ancrés dans la nature humaine. L’un d’entre eux est qu’il est d’évidence impossible de démontrer la réalité d’un péril avant qu’il ne survienne : à chaque étape de la progression d’un danger supposé, le doute et le débat sont possibles sur son caractère réel ou imaginaire. Ces dangers sont en outre l’objet de bien peu d’attention en comparaison des problèmes quotidiens, qui sont eux incontestables et pressants : d’où l’irrésistible tentation pour toute politique de se préoccuper du présent immédiat au détriment de l’avenir. Par-dessus tout, nous avons également tendance à confondre la prédiction d’un problème avec son origine, ou même avec le fauteur de trouble. Nous aimons à penser : « Si seulement personne n’en parlait, sans doute rien de tout cela n’arriverait…»
Cette habitude remonte peut-être à la croyance primitive que le mot et la chose, le nom et l’objet, sont identiques. Dans tous les cas, l’évocation des périls à venir, graves mais évitables (si l’on s’attache à les résoudre), est la tâche la plus impopulaire de l’homme politique. La plus nécessaire aussi.
Les hommes politiques qui s’y soustraient en connaissance de cause méritent — et reçoivent d’ailleurs fréquemment — les critiques de leurs successeurs. Il y a 1 à 2 semaines, je discutais dans ma circonscription avec un homme d’une quarantaine d’années qui travaille dans l’une de nos entreprises nationalisées. Après quelques mots sur la pluie et le beau temps, il me dit soudainement : « Si j’avais les moyens, je quitterais le pays. » Je lui fis quelques reproches, lui faisant remarquer que le gouvernement actuel ne durerait pas éternellement. Mais il n’y prêta pas attention et poursuivit : « J’ai trois enfants. Ils ont tous le bac [grammar school], deux d’entre eux sont mariés et ont une famille. Mais je ne serai heureux que lorsque je les aurai tous vu partir à l’étranger. Dans ce pays, dans 15 à 20 ans, les noirs domineront les blancs. »
J’entends déjà les cris d’orfraie. Comment puis-je dire une chose aussi horrible ? Comment puis-je jeter le trouble et déchaîner les passions en relatant une telle conversation ? Ma réponse est que je m’interdis de ne pas le faire. Dans ma propre ville, au grand jour, un brave et honnête compatriote me dit à moi, son député, qu’il ne fera pas bon vivre dans son pays pour ses propres enfants. Je n’ai tout simplement pas le droit de hausser les épaules et de passer à autre chose. Ce que dit cet homme, des milliers, des centaines de milliers de gens le pensent et le disent. Peut-être pas dans tout le pays, mais partout où s’opère la transformation radicale à laquelle nous assistons aujourd’hui, et qui n’a aucun parallèle connu en 1000 ans d’histoire.
Sur la lancée actuelle, dans 15 ou 20 ans, il y aura en Grande-Bretagne, en comptant les descendants, 3,5 millions d’immigrés du Commonwealth. Ce chiffre n’est pas de moi : c’est l’évaluation officielle donnée au Parlement par les bureaux de l’état-civil. Il n’y a pas de prévision officielle semblable pour l’an 2000, mais le chiffre avoisinera les 5 à 7 millions, soit environ un dixième de la population, quasiment l’équivalent de l’agglomération londonienne. Cette population ne sera bien sûr pas uniformément répartie du nord au sud et d’est en ouest. Dans toute l’Angleterre, des régions entières, des villes, des quartiers, seront entièrement peuplés par des populations immigrées ou d’origine immigrée.
Avec le temps, la proportion des descendants d’immigrés nés en Angleterre, et donc arrivés ici comme nous, augmentera rapidement. Dès 1985, ceux nés en Angleterre [par rapport à ceux nés à l’étranger] seront majoritaires. C’est cette situation qui demande d’agir avec la plus extrême urgence, et de prendre des mesures qui, pour un homme polique, sont parmi les plus difficiles à prendre, car ces décisions délicates sont à considérer dans le présent, alors que les dangers à écarter, ou à minimiser, ne se présenteront qu’aux élus des générations futures.
Lorsqu’un pays est confronté à un tel danger, la première question qui se pose est celle-ci : « Comment réduire l’ampleur du phénomène ? » Puisqu’on ne peut entièrement l’éviter, peut-on le limiter, sachant qu’il s’agit essentiellement d’un problème numérique ? Car en effet, l’arrivée d’éléments étrangers dans un pays, ou au sein d’une population, a des conséquences radicalement différentes selon que la proportion est de 1% ou 10%.
La réponse à cette simple question est d’une égale simplicité : il faut stopper, totalement ou presque, les flux d’immigration entrants et encourager au maximum les flux sortants. Ces deux propositions font partie de la plate-forme officielle du Parti Conservateur.
Il est à peine concevable qu’en ce moment même, rien qu’à Wolverhampton, entre 20 et 30 enfants immigrés supplémentaires arrivent chaque semaine de l’étranger, soit 15 à 20 familles supplémentaires dans 10 ou 20 ans. « Quand les Dieux veulent détruire un peuple, ils commencent par le rendre fou » dit le dicton, et assurément nous devons être fous, littéralement fous à lier, en tant que nation, pour permettre chaque année l’arrivée d’environ 50 000 personnes à charge et qui plus tard accroîtront la population d’origine immigrée.
J’ai l’impression de regarder ce pays élever frénétiquement son propre bûcher funéraire. Nous sommes devenus fous au point de permettre à des célibataires d’immigrer ici dans le but de fonder une famille avec des conjoints ou des fiancés qu’ils n’ont jamais vus. Ne croyez pas que cet afflux de population diminuera de lui-même. Bien au contraire. Même au rythme actuel de 5 000 admissions par an et par quota, ce chiffre est suffisant pour faire croître le nombre de personnes à charge de 25 000 par an, et à l’infini, sans compter l’immense réservoir des liens familiaux existant avec le pays d’origine – et tout cela sans parler de l’immigration clandestine.
Dans de telles circonstances, la seule mesure adaptée est de réduire, toutes affaires cessantes, le rythme de l’immigration jusqu’à des chiffres négligeables, et de prendre sans délai les mesures législatives et administratives qui s’imposent.
J’en viens maintenant au retour au pays. Si toute immigration cessait demain, la croissance de la population immigrée ou d’origine immigrée serait substantiellement réduite, mais l’importance numérique de ces populations ne modifierait pas les fondamentaux du danger qui nous préoccupe. Et cet aspect du problème ne peut être traité que lorsqu’une proportion importante des populations immigrées est encore composée de personnes arrivées récemment, durant les 10 dernières années. D’où l’urgence de mettre en œuvre dès aujourd’hui ce second volet de la politique du Parti conservateur : encourager la ré-émigration. Personne n’est en mesure d’estimer le nombre de ceux qui, moyennant une aide généreuse, choisiraient soit de retourner dans leur pays d’origine, soit d’aller dans d’autres pays désireux de recevoir main d’œuvre et savoir-faire. Personne ne le sait, car jusqu’à présent, aucune politique de cet ordre n’a été mise en œuvre. Tout ce que je puis dire, c’est qu’actuellement encore, des immigrés de ma circonscription viennent me voir de temps à autre pour me demander de bénéficier d’une aide au retour. Si une telle politique était adoptée et mise en place, avec la détermination que justifie la gravité de la situation, les flux sortants pourraient sensiblement modifier les perspectives d’avenir.
Le troisième volet de la politique du Parti Conservateur est l’égalité de tous devant la loi : l’autorité publique ne pratique aucune discrimination et ne fait aucune différence entre les citoyens. Ainsi que M. Heath [leader du parti conservateur] l’a souligné, nous ne voulons pas de citoyens de première ou de seconde «classe». Mais cela ne doit pas signifier pour autant qu’un immigré ou ses descendants doivent disposer d’un statut privilégié ou spécifique, ou qu’un citoyen ne soit pas en droit de discriminer qui bon lui semble dans ses affaires privées, ou qu’on lui dicte par la loi ses choix ou son comportement.
Il n’y a pas plus fausse appréciation de la réalité que celle entretenue par les bruyants défenseurs des lois dites « contre les discriminations ». Que ce soit nos grandes plumes, toutes issues du même moule, parfois des mêmes journaux qui, jour après jour dans les années 30, ont tenté d’aveugler le pays face au péril croissant qu’il nous a fallu affronter par la suite. Ou que ce soit nos évêques calfeutrés dans leurs palais à savourer des mets délicats, la tête dissimulée sous les draps. Ces gens-là sont dans l’erreur, dans l’erreur la plus absolue, la plus complète. Le sentiment de discrimination, de dépossession, de haine et d’inquiétude, ce ne sont pas les immigrés qui le ressentent, mais bien ceux qui les accueillent et doivent continuer à le faire. C’est pourquoi voter une telle loi au Parlement, c’est risquer de mettre le feu aux poudres. Le mieux que l’on puisse dire aux tenants et aux défenseurs de cette loi, c’est qu’ils ne savent pas ce qu’ils font.
Rien n’est plus trompeur que de comparer la situation de l’immigré du Commonwealth [ancien empire britannique] qui arrive en Grande-Bretagne avec celle du noir américain. Les noirs, qui étaient déjà présents avant que les Etats-Unis ne deviennent une nation, ont d’abord été des esclaves, au vrai sens du terme. Le droit de vote, et d’autres, leurs ont été accordés seulement par la suite, droits qu’ils ne sont parvenus à exercer que peu à peu, et encore incomplètement. L’immigré du Commonwealth lui, est arrivé en Grande-Bretagne comme citoyen à part entière, dans un pays qui ne pratique pas la discrimination, un pays où il obtient immédiatement les mêmes droits que tout le monde, du droit de vote à la gratuité des soins de la Sécurité sociale. Les difficultés rencontrées par les immigrés ne proviennent ni des lois, ni de la politique du gouvernement ou de l’administration, mais de leur situation personnelle, et des événements fortuits qui font, et feront toujours, que le destin et l’expérience d’un homme ne sont pas ceux d’un autre.
Mais alors qu’arriver en Grande-Bretagne signifie pour le migrant accéder à des privilèges et à des équipements ardemment recherchés, l’impact sur la population autochtone du pays est bien différent. Pour des raisons qu’ils ne comprennent pas, en application de décisions prises à leur insu, pour lesquelles ils ne furent jamais consultés, les habitants de Grande-Bretagne se retrouvent étrangers dans leur propre pays.
Leurs femmes ne trouvent pas de lits d’hôpital pour accoucher, leurs enfants n’obtiennent pas de places à l’école, leurs foyers, leurs voisins, sont devenus méconnaissables, leurs projets et perspectives d’avenir sont défaits. Sur leurs lieux de travail, les employeurs hésitent à appliquer au travailleur immigré les mêmes critères de discipline et de compétence qu’au Britannique de souche. Ils commençent à entendre, au fil du temps, des voix chaque jour plus nombreuses qui leur disent qu’ils sont désormais indésirables.
Et ils apprennent aujourd’hui qu’un privilège à sens unique va être voté au Parlement. Qu’une loi qui ne peut, ni n’est destinée à les protéger ni à répondre à leurs doléances, va être promulguée. Une loi qui donnera à l’étranger, au mécontent, à l’agent provocateur, le pouvoir de les clouer au pilori pour des choix d’ordre privé.
Parmi les centaines de lettres que j’ai reçues après m’être exprimé sur ce sujet il y a 2 ou 3 mois, j’ai remarqué une nouveauté frappante, et je la trouve de très mauvaise augure. Les députés ont l’habitude de recevoir des lettres anonymes, mais ce qui me surprend et m’inquiète, c’est la forte proportion de gens ordinaires, honnêtes, avisés, qui m’écrivent une lettre souvent sensée, bien écrite, mais qui préfèrent taire leur adresse. Car ils craignent de se compromettre ou d’approuver par écrit les opinions que j’ai exprimées. Ils craignent des poursuites ou des représailles si cela se savait. Ce sentiment d’être une minorité persécutée, sentiment qui progresse parmi la population anglaise dans les régions touchées du pays, est quelque chose d’à peine imaginable pour ceux qui n’en ont pas fait directement l’expérience. Et je vais donner l’occasion à l’une de ces personnes de parler à ma place :
« Il y a 8 ans, dans une rue paisible de Wolverhampton, une maison a été vendue à un noir. Aujourd’hui, il ne reste plus dans cette rue qu’une femme blanche, une retraitée, et voici son histoire : cette femme a perdu son mari et ses deux fils, morts à la Guerre. Elle a transformé sa maison de 7 pièces, son seul bien, en chambres à louer. Elle y a mis toute son énergie et elle a bien réussi, remboursant son emprunt et commençant à épargner pour ses vieux jours. Puis des immigrés sont venus s’installer. Avec une appréhension croissante, elle a vu les maisons se faire racheter les unes après les autres. La rue, autrefois paisible, est devenue bruyante et chaotique. A regret, elle a vu ses locataires blancs partir un à un.
Le lendemain du jour où son dernier locataire est parti, elle a été réveillée à 7 heures du matin par deux hommes noirs qui, disaient-ils, voulaient utiliser son téléphone pour appeler leur employeur. Elle a refusé, comme elle aurait refusé à n’importe qui à cette heure matinale. Elle a alors été injuriée. Sans la chaîne qui bloquait sa porte, elle a craint d’être agressée. Depuis, des familles d’immigrés ont essayé de lui louer des chambres, mais elle a toujours refusé. Ses petites économies se sont épuisées, et après avoir payé ses impôts, il ne lui reste que 2 livres par semaine. Elle a demandé une réduction d’impôts et a été reçue par une jeune femme qui, voyant qu’elle possédait une maison de 7 pièces, lui a conseillé d’en louer une partie. Quand elle a répondu que les seuls locataires qui se présentaient étaient noirs, la jeune employée lui a répondu : « Les préjugés raciaux ne vous mèneront nulle part dans ce pays. » Elle est rentrée chez elle.
Le téléphone est son seul lien avec l’extérieur. Sa famille paye la facture, et l’aide autant qu’elle peut. Des immigrés lui ont proposé d’acheter sa maison, pour un prix que les acheteurs potentiels pourraient récupérer en la louant en quelques semaines, ou du moins en quelques mois. Elle a désormais peur de sortir. Ses fenêtres sont cassées. Elle trouve des excréments dans sa boîte aux lettres. Quand elle sort faire ses courses, elle est suivie par de charmants petits noirs, très souriants. Ils ne parlent pas un mot d’anglais, mais il existe un mot qu’ils connaissent très bien : « Raciste ! » scandent-ils derrière elle. Lorsque cette nouvelle loi sur les relations interraciales sera votée, cette femme est convaincue qu’elle ira en prison. A-t-elle tort ? Je commence moi aussi à me poser la question…
L’autre dangereuse chimère de ceux qui sont aveugles aux réalités peut se résumer au mot « intégration ». Être intégré, c’est ne pas se distinguer, à tous points de vue, des autres membres d’une population. Et de tout temps, des différences physiques évidentes, particulièrement la couleur de peau, ont rendu l’intégration difficile, bien que possible avec le temps. Parmi les immigrés du Commonwealth venus s’installer ici depuis 15 ans, il existe des dizaines de milliers de personnes qui souhaitent s’intégrer, et tous leurs efforts tendent vers cet objectif. Mais penser qu’un tel désir est présent chez une vaste majorité d’immigrés ou chez leurs descendants est une idée extravagante, et dangereuse de surcroît.
Nous sommes arrivés à un tournant. Jusqu’à présent, la situation et les différences sociales ont rendu l’idée même d’intégration inaccessible : cette intégration, la plupart des immigrés ne l’ont jamais ni conçue ni souhaitée. Leur nombre et leur concentration ont fait que la pression vers l’intégration qui s’applique d’habitude aux petites minorités, n’a pas fonctionné. Nous assistons aujourd’hui au développement de forces qui s’opposent directement à l’intégration, à l’apparition de droits acquis qui maintiennent et accentuent les différences raciales et religieuses, dans le but d’exercer une domination, d’abord sur les autres migrants et ensuite sur le reste de la population. Cette ombre, au départ à peine visible, obscurcit le ciel rapidement. Et on la perçoit désormais à Wolverhampton. Elle donne des signes d’expansion rapide. Les mots que je vais citer ne sont pas les miens, je les reprends tels quels de la presse locale du 17 février [1968], ils sont d’un député travailliste, ministre du gouvernement actuel : « Il faut déplorer la campagne menée par la communauté Sikh pour conserver des coutumes inadéquates. Ils travaillent en Grande-Bretagne, dans la fonction publique qui plus est. Ces personnes doivent accepter les conditions liées à leur emploi. Réclamer des droits particuliers pour leur communauté (ou devrait-on parler de rites ?) mène à un dangereux clivage au sein de la société. Ce communautarisme est un chancre : qu’il soit revendiqué par un camp ou par un autre, il faut le condamner sévèrement. » Il faut remercier John Stonehouse pour sa lucidité et pour avoir eu le courage d’évoquer ce sujet.
Le projet de Loi sur les Relations Raciales constitue le terreau idéal pour que ces dangereux éléments de discorde prospèrent. Car voilà bien le moyen de montrer aux communautés d’immigrants comment s’organiser et soutenir leurs membres, comment faire campagne contre leurs concitoyens, comment intimider et dominer les autres grâce aux moyens juridiques que les ignorants et les mal-informés leur ont fournis.
Je contemple l’avenir et je suis rempli d’effroi. Comme les Romains, je vois confusément « le Tibre écumant de sang ». Ce phénomène tragique et insoluble, nous l’observons déjà avec horreur outre-Atlantique, mais alors que là-bas il est intimement lié à l’histoire de l’Amérique, il s’installe chez nous par notre propre volonté, par notre négligence. Il est déjà là. Numériquement parlant, il aura atteint les proportions américaines bien avant la fin du siècle. Seule une action résolue et immédiate peut encore l’empêcher. Je ne sais si la volonté populaire exigera ou obtiendra de telles mesures. Mais ce que je sais, c’est que se taire devant cette situation serait une trahison majeure.
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Le texte complet en anglais :
Like the Roman, I see the River Tiber foaming with much blood”
The supreme function of statesmanship is to provide against preventable evils. In seeking to do so, it encounters obstacles which are deeply rooted in human nature. One is that by the very order of things such evils are not demonstrable until they have occurred: at each stage in their onset there is room for doubt and for dispute whether they be real or imaginary. By the same token, they attract little attention in comparison with current troubles, which are both indisputable and pressing: whence the besetting temptation of all politics to concern itself with the immediate present at the expense of the future. Above all, people are disposed to mistake predicting troubles for causing troubles and even for desiring troubles: “If only,” they love to think, “if only people wouldn’t talk about it, it probably wouldn’t happen.”
Perhaps this habit goes back to the primitive belief that the word and the thing, the name and the object, are identical. At all events, the discussion of future grave but, with effort now, avoidable evils is the most unpopular and at the same time the most necessary occupation for the politician.
Those who knowingly shirk it deserve, and not infrequently receive, the curses of those who come after. A week or two ago I fell into conversation with a constituent, a middle-aged, quite ordinary working man employed in one of our nationalised industries. After a sentence or two about the weather, he suddenly said: “If I had the money to go, I wouldn’t stay in this country.” I made some deprecatory reply to the effect that even this government wouldn’t last for ever; but he took no notice, and continued: “I have three children, all of them been through grammar school and two of them married now, with family. I shan’t be satisfied till I have seen them all settled overseas. In this country in 15 or 20 years’ time the black man will have the whip hand over the white man.”
I can already hear the chorus of execration. How dare I say such a horrible thing? How dare I stir up trouble and inflame feelings by repeating such a conversation? The answer is that I do not have the right not to do so. Here is a decent, ordinary fellow Englishman, who in broad daylight in my own town says to me, his Member of Parliament, that his country will not be worth living in for his children. I simply do not have the right to shrug my shoulders and think about something else. What he is saying, thousands and hundreds of thousands are saying and thinking – not throughout Great Britain, perhaps, but in the areas that are already undergoing the total transformation to which there is no parallel in a thousand years of English history. In 15 or 20 years, on present trends, there will be in this country three and a half million Commonwealth immigrants and their descendants. That is not my figure. That is the official figure given to parliament by the spokesman of the Registrar General’s Office. There is no comparable official figure for the year 2000, but it must be in the region of five to seven million, approximately one-tenth of the whole population, and approaching that of Greater London. Of course, it will not be evenly distributed from Margate to Aberystwyth and from Penzance to Aberdeen. Whole areas, towns and parts of towns across England will be occupied by sections of the immigrant and immigrant-descended population.
As time goes on, the proportion of this total who are immigrant descendants, those born in England, who arrived here by exactly the same route as the rest of us, will rapidly increase. Already by 1985 the native-born would constitute the majority. It is this fact which creates the extreme urgency of action now, of just that kind of action which is hardest for politicians to take, action where the difficulties lie in the present but the evils to be prevented or minimised lie several parliaments ahead.
The natural and rational first question with a nation confronted by such a prospect is to ask: “How can its dimensions he reduced?” Granted it be not wholly preventable, can it be limited, bearing in mind that numbers are of the essence: the significance and consequences of an alien element introduced into a country or population are profoundly different according to whether that element is 1 per cent or 10 per cent. The answers to the simple and rational question are equally simple and rational: by stopping, or virtually stopping, further inflow, and by promoting the maximum outflow. Both answers are part of the official policy of the Conservative Party.
It almost passes belief that at this moment 20 or 30 additional immigrant children are arriving from overseas in Wolverhampton alone every week – and that means 15 or 20 additional families a decade or two hence. Those whom the gods wish to destroy, they first make mad. We must be mad, literally mad, as a nation to be permitting the annual inflow of some 50,000 dependants, who are for the most part the material of the future growth of the immigrant-descended population. It is like watching a nation busily engaged in heaping up its own funeral pyre. So insane are we that we actually permit unmarried persons to immigrate for the purpose of founding a family with spouses and fiances whom they have never seen. Let no one suppose that the flow of dependants will automatically tail off. On the contrary, even at the present admission rate of only 5,000 a year by voucher, there is sufficient for a further 25,000 dependants per annum ad infinitum, without taking into account the huge reservoir of existing relations in this country – and I am making no allowance at all for fraudulent entry. In these circumstances nothing will suffice but that the total inflow for settlement should be reduced at once to negligible proportions, and that the necessary legislative and administrative measures be taken without delay.
I turn to re-emigration. If all immigration ended tomorrow, the rate of growth of the immigrant and immigrant-descended population would be substantially reduced, but the prospective size of this element in the population would still leave the basic character of the national danger unaffected. This can only be tackled while a considerable proportion of the total still comprises persons who entered this country during the last ten years or so. Hence the urgency of implementing now the second element of the Conservative Party’s policy: the encouragement of re-emigration. Nobody can make an estimate of the numbers which, with generous assistance, would choose either to return to their countries of origin or to go to other countries anxious to receive the manpower and the skills they represent. Nobody knows, because no such policy has yet been attempted. I can only say that, even at present, immigrants in my own constituency from time to time come to me, asking if I can find them assistance to return home. If such a policy were adopted and pursued with the determination which the gravity of the alternative justifies, the resultant outflow could appreciably alter the prospects.
The third element of the Conservative Party’s policy is that all who are in this country as citizens should be equal before the law and that there shall be no discrimination or difference made between them by public authority. As Mr Heath has put it we will have no “first-class citizens” and “second-class citizens “. This does not mean that the immigrant and his descendent should be elevated into a privileged or special class or that the citizen should be denied his right to discriminate in the management of his own affairs between one fellow-citizen and another or that he should be subjected to imposition as to his reasons and motive for behaving in one lawful manner rather than another.
There could be no grosser misconception of the realities than is entertained by those who vociferously demand legislation as they call it “against discrimination”, whether they be leader writers of the same kidney and sometimes on the same news papers which year after year in the 1930s tried to blind this country to the rising peril which confronted it, or archbishops who live in palaces, faring delicately with the bedclothes pulled right up over their heads. They have got it exactly and diametrically wrong. The discrimination and the deprivation, the sense of alarm and of resentment, lies not with the immigrant population but with those among whom they have come and are still coming. This is why to enact legislation of the kind before parliament at this moment is to risk throwing a match on to gunpowder. The kindest thing that can be said about those who propose and support it is that they know not what they do.
Nothing is more misleading than comparison between the Commonwealth immigrant in Britain and the American negro. The negro population of the United States, which was already in existence before the United States became a nation, started literally as slaves and were later given the franchise and other rights of citizenship, to the exercise of which they have only gradually and still incompletely come. The Commonwealth immigrant came to Britain as a full citizen, to a country which knew no discrimination between one citizen and another, and he entered instantly into the possession of the rights of every citizen, from the vote to free treatment under the National Health Service. Whatever drawbacks attended the immigrants arose not from the law or from public policy or from administration, but from those personal circumstances and accidents which cause, and always will cause, the fortunes and experience of one man to be different from another’s.
But while, to the immigrant, entry to this country was admission to privileges and opportunities eagerly sought, the impact upon the existing population was very different. For reasons which they could not comprehend, and in pursuance of a decision by default, on which they were never consulted, they found themselves made strangers in their own country.
They found their wives unable to obtain hospital beds in childbirth, their children unable to obtain school places, their homes and neighbourhoods changed beyond recognition, their plans and prospects for the future defeated; at work they found that employers hesitated to apply to the immigrant worker the standards of discipline and competence required of the native-born worker; they began to hear, as time went by, more and more voices which told them that they were now the unwanted. They now learn that a one way privilege is to be established by act of parliament; a law which cannot, and is not intended to, operate to protect them or redress their grievances is to be enacted to give the stranger, the disgruntled and the agent-provocateur the power to pillory them for their private actions.
In the hundreds upon hundreds of letters I received when I last spoke on this subject two or three months ago, there was one striking feature which was largely new and which I find ominous. All Members of Parliament are used to the typical anonymous correspondent; but what surprised and alarmed me was the high proportion of ordinary, decent, sensible people, writing a rational and often well-educated letter, who believed that they had to omit their address because it was dangerous to have committed themselves to paper to a Member of Parliament agreeing with the views I had expressed, and that they would risk penalties or reprisals if they were known to have done so. The sense of being a persecuted minority which is growing among ordinary English people in the areas of the country which are affected is something that those without direct experience can hardly imagine. I am going to allow just one of those hundreds of people to speak for me:
“Eight years ago in a respectable street in Wolverhampton a house was sold to a negro. Now only one white (a woman old-age pensioner) lives there. This is her story. She lost her husband and both her sons in the war. So she turned her seven-roomed house, her only asset, into a boarding house. She worked hard and did well, paid off her mortgage and began to put something by for her old age. Then the immigrants moved in. With growing fear, she saw one house after another taken over. The quiet street became a place of noise and confusion Regretfully, her white tenants moved out.
“The day after the last one left, she was awakened at 7am by two negroes who wanted to use her phone to contact their employer. When she refused, as she would have refused any stranger at such an hour, she was abused and feared she would have been attacked but for the chain on her door. Immigrant families have tried to rent rooms in her house, but she always refused. Her little store of money went, and after paying rates, she has less than 2 per week. She went to apply for a rate reduction and was seen by a young girl,.who on hearing she had a seven-roomed house, suggested she should let part of it. When she said the only people she could get were negroes, the girl said, ‘Racial prejudice won’t get you anywhere in this country.’ So she went home.
“The telephone is her lifeline. Her family pay the bill, and help her out as best they can. Immigrants have offered to buy her house – at a price which the prospective landlord would be able to recover from his tenants in weeks, or at most a few months. She is becoming afraid to go out. Windows are broken. She finds excreta pushed through her letter box. When she goes to the shops, she is followed by children, charming, wide-grinning piccaninnies. They cannot speak English, but one word they know. ‘Racialist’, they chant. When the new Race Relations Bill is passed, this woman is convinced she will go to prison. And is she so wrong? I begin to wonder”
The other dangerous delusion from which those who are wilfully or otherwise blind to realities suffer, is summed up in the word “integration”. To be integrated into a population means to become for all practical purposes indistinguishable from its other members. Now, at all times, where there are marked physical differences, especially of colour, integration is difficult though, over a period, not impossible. There are among the Commonwealth immigrants who have come to live here in the last 15 years many thousands whose wish and purpose is to be integrated and whose every thought and endeavour is bent in that direction. But to imagine that such a thing enters the heads of a great and growing majority of immigrants and their descendants is a ludicrous misconception, and a dangerous one.
We are on the verge here of a change. Hitherto it has been force of circumstance and of background which has rendered the very idea of integration inaccessible to the greater part of the immigrant population – that they never conceived or intended such a thing, and that their numbers and physical concentration meant the pressures towards integration which normally bear upon any small minority did not operate. Now we are seeing the growth of positive forces acting against integration, of vested interests in the preservation and sharpening of racial and religious differences, with a view to the exercise of actual domination, first over fellow-immigrants and then over the rest of the population. The cloud no bigger than a man’s hand, that can so rapidly overcast the sky, has been visible recently in Wolverhampton and has shown signs of spreading quickly. The words I am about to use, verbatim as they appeared in the local press on 17 February, are not mine, but those of a Labour Member of Parliament who is a minister in the present government “The Sikh communities’ campaign to maintain customs inappropriate in Britain is much to be regretted. Working in Britain, particularly in the public services, they should be prepared to accept the terms and conditions of their employment. To claim special communal rights (or should they say rites?) leads to a dangerous fragmentation within society. This communalism is a canker; whether practised by one colour or another it is to be strongly condemned.” All credit to John Stonehouse for having had the insight to perceive that, and the courage to say it.
For these dangerous and divisive elements the legislation proposed in the Race Relations Bill is the very pabulum they need to flourish. Here is the means of showing that the immigrator communities can organise to consolidate their members, to agitate and campaign against their fellow citizens, and to overawe and dominate the rest with the legal weapons which the ignorant and the ill-informed have provided. As I look ahead, I am filled with foreboding; like the Roman, I seem to see “the River Tiber foaming with much blood”. That tragic and intractable phenomenon which we watch with horror on the other side of the Atlantic but which there is interwoven with the history and existence of the States itself, is coming upon us here by our own volition and our own neglect. Indeed, it has all but come. In numerical terms, it will be of American proportions long before the end of the century. Only resolute and urgent action will avert it even now. Whether there will be the public will to demand and obtain that action, I do not know. All I know is that to see, and not to speak, would be the great betrayal.
Original source: the Sterling Times web site