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Se réunir exclusivement entre personnes appartenant à un même groupe : c’est le but de la non-mixité. Elle est par exemple utilisée lors de réunions au sein des communautés d’afro-descendants, de femmes, LGBT, etc.

Si la pratique interpelle à cause de son aspect cloisonné, ce n’est pourtant pas une nouveauté. “Dans l’histoire occidentale, les groupes subalternes ont toujours fait ça. Le syndicat, pour moi, c’est de la non-mixité“, explique Francis Dupuis-Déri, professeur de science politique.

La non-mixité a été utilisée notamment par le Mouvement des droits civiques aux Etats-Unis et le Mouvement de libération des femmes (MLF) en France. “Les groupes de conscience qui ont éclos à ce moment-là ont joué un rôle fondamental dans la libération de la parole des victimes de violences sexuelles. Ça n’était pas possible dans des groupes mixtes”, selon l’historienne Christine Bard.

À cause de son côté non-inclusif, la non-mixité est loin de faire l’unanimité. La pratique avait notamment fait polémique en 2016 après l’organisation, par le collectif Mwasi, d’un “camp d’été décolonial” exclusivement réservé aux non-Blancs.

Pour ses détracteurs, la non-mixité va à l’encontre même du principe de démocratie. “Ça va contre les principes fondamentaux de la République, il faut donc dire République“, d’après le ministre de l’Éducation Nationale, Jean-Michel Blanquer.

En revanche, pour ses défenseurs la non-mixité est, avant tout, un moyen de libérer la parole. Pour la réalisatrice Amandine Gay, il serait difficile pour certaines catégories de personnes comme les femmes de s’exprimer et même de penser “sans se faire couper la parole“. La non-mixité permettrait alors de “s’affirmer comme sujet politique” mais aussi de “penser les solutions dont on a besoin pour faire avancer sa cause“, toujours selon Amandine Gay.

Par ailleurs, la non-mixité ne serait pas une finalité mais une transition qui devrait permettre d’arriver vers des situations satisfaisantes pour tous comme l’explique la youtubeuse “Klaire fait Grr” : “On rêve tous du jour où il n’y aura plus de quotas, de discrimination positive ou de non-mixité tout simplement parce qu’il n’y en aura plus besoin.“.

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