En Belgique, c’est un scandale. En France, le silence est… assourdissant. Dans une grande enquête, publiée dimanche 22 avril, le “New York Times” révèle que des demandeurs d’asile soudanais renvoyés par la France, l’Italie et la Belgique, ont été torturés à leur retour dans leur pays.
Une enquête de Streetpress, publiée en octobre dernier, révélait déjà que la police française collaborait étroitement, et depuis 2014, avec la dictature soudanaise, et favorisait “le renvoi à Khartoum d’opposants politiques réfugiés en France”. Le titre de Streetpress parlait de lui-même : “Comment la France a livré des opposants politiques à la dictature soudanaise”.
Le quotidien américain a de son côté retrouvé des demandeurs d’asile et a publié les témoignages de quatre d’entre eux. Ils ont été arrêtés dès leur retour puis torturés par le régime soudanais. Un dissident politique du Darfour expulsé par la France fin 2017, affirme ainsi avoir été électrocuté, battu et frappé avec des tuyaux en métal pendant dix jours. Il affirme qu’avant son expulsion, des officiers de police soudanais l’ont menacé en présence d’officiers français : “Je leur ai dit : ‘Ils vont nous tuer’, mais ils n’ont pas compris.”