Le quartier de La Capsulerie, à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), est gangréné par le deal depuis plusieurs années. Les forces de l’ordre ne parviennent pas à empêcher le trafic.
Cet après-midi là, une dizaine de CRS patrouillent dans la cité. Ils ont été déployés en renfort le 25 avril, après une flambée de violence. […]
En attendant, la présence des forces de l’ordre n’empêche pas le trafic. À peine ont-ils tourné le dos que les guetteurs reprennent leur poste, comme les acheteurs. «Si vous cherchez du cannabis, c’est simple», raconte un habitant. «Dès que vous sortez du métro, un rabatteur vous prend en charge, il vous guide jusqu’à la cité, vous donnez votre argent et vous attendez, au pied de cette tour, qu’on vous apporte la marchandise.»
À l’endroit désigné, une vingtaine de personnes patientent, les yeux sur leur smartphone. Hommes et femmes, jeunes et vieux. Certains en veste et chemise, d’autres en tee-shirts. « Les clients viennent de toute la région parisienne, de tous les milieux», explique une source policière. Le «four» (point de vente) est ouvert de midi à minuit. On y vend essentiellement du cannabis, pour un chiffre d’affaires quotidien estimé à plusieurs milliers d’euros. Des centaines d’acheteurs défilent chaque jour, au vu de tous. Parfois, «la file d’attente va jusqu’à l’entrée de la cité», raconte une autre habitante. […]
Aujourd’hui, des guetteurs surveillent les allées et venues, dévisagent les passants. «A un moment, ils nous demandaient notre carte d’identité pour entrer dans les immeubles», racontent les trois voisines. […]