Guillaume Bigot regrette que le plan Borloo, faute de diagnostiquer le problème culturel et sécuritaire que posent les banlieues, ne consiste selon lui qu’à «aligner des milliards». Au détriment de la France rurale, moins bruyante mais tout aussi souffrante.
[…] De l’aveu même de l’ancien ministre de la ville, 6 millions de Français sont visés, donc moins de 10 % de la population. Il y a mille et une zones en France dans lesquelles l’exclusion objective mais aussi l’assignation territoriale à résidence sont bien plus fortes qu’en banlieue (mesurée par une moindre mobilité sociale, une plus forte autocensure, un plus fort taux de chômage et une moins bonne couverture réseau, numérique ou de transport). […]Le plan Borloo est d’abord une aide aux primo-arrivants mais aussi, et c’est là le plus grave, cette aide est envisagée parce que ma «cité va craquer» comme dirait l’autre.
Mais alors, qui veut-on aider en injectant 48 milliards d’euros en 5 ans dans les quartiers sensibles ?
D’abord les familles qui bénéficient du regroupement familial (100 000 / an) et les clandestins (de 100 000 à 350 000 / an d’après le Ministère de l’Intérieur) qui remplacent les banlieusards d’hier dans les cités-dortoirs. […]
Si l’on vous suit, le plan Borloo viendrait donc récompenser la délinquance qui sévit dans les quartiers sensibles ?
En tout cas, alors que ce gouvernement est favorable une politique macro-économique restrictive, qu’il n’y a plus d’argent pour la police ou pour les hôpitaux, que l’on ferme les bureaux de poste et les lignes de train, on trouve 48 milliards pour les banlieues, quelle justice sociale ![…]