Pour la seconde fois, le président américain a boudé le dîner des correspondants de la presse à la Maison-Blanche, pour tenir un meeting à Détroit.
Donald Trump a ostensiblement préféré aller à la rencontre de ses électeurs samedi à Washington… dans le Michigan, plutôt que de se frotter au gotha de la presse – qu’il ne cesse de vilipender – réuni à Washington DC pour le prestigieux dîner des correspondants de la Maison-Blanche. Dans un pied de nez à la presse qu’il considère comme injuste à son égard, le président américain a choisi ce quartier de la banlieue de Détroit pour un meeting de campagne destiné à vanter ce qu’il considère comme ses accomplissements en matière économique.
Trump, qui attaque fréquemment les médias « malhonnêtes » et qualifie de « fake news » toute information négative à son encontre, snobe ainsi pour la deuxième année consécutive le dîner annuel des journalistes accrédités à la Maison-Blanche, qui est traditionnellement l’occasion d’échanges de bons mots entre un humoriste et le président devant le Tout-Washington et quelques stars d’Hollywood. « Pourquoi est-ce que je voudrais être enfermé dans une salle avec un groupe de gauchistes des fake news qui me détestent ? » a déclaré le président dans un courriel de campagne publié par le Parti républicain.[…]
Commentant la défaillance du président au dîner des correspondants de la Maison-Blanche, l’historien Julian Zelizer a estimé sur le site The Atlantic que cette « absence se situe dans un contexte plus large ». « Non seulement le président est extrêmement hostile à la presse, en mettant sa légitimité en doute et en accusant les journalistes d’être des ennemis de l’État, mais il n’accepte personne à part la mouvance Fox News-Breitbart », les médias ultraconservateurs qui le soutiennent, ajoute-t-il. Le signe le plus clair de son rejet des médias est « sa décision de n’accorder qu’une conférence de presse, seul face aux journalistes, depuis qu’il a pris ses fonctions », poursuit l’historien.[…]