L’ex-secrétaire d’Etat Madeleine Albright publie un livre dont le titre tient en un mot choc en lettres rouges sur fond noir : “Fascisme”. Et en sous-titre la mention inquiétante : “Une mise en garde”.
A l’âge de 11 ans, Madeleine Albright avait déjà été deux fois réfugiée dans sa courte vie : la première en fuyant le nazisme, et la seconde en fuyant le communisme dans sa Tchécoslovaquie natale. […]
Madeleine Albright est tout sauf une tête brûlée ; elle appartient plutôt à cet establishment de la côte Est des Etats-Unis qui manie moins l’invective que l’analyse. […]
Si le monde est en effet aussi dangereux que le décrit Madeleine Albright, si les forces illibérales ont, comme elle le pressent, le vent en poupe, c’est parce qu’elles apportent des réponses simples à des questions complexes auxquelles les vieilles démocraties n’ont pas su apporter de solutions ces dernières années ; qu’il s’agisse de l’insécurité culturelle dans un monde ouvert, des craintes des effets de la transformation technologique, de la perte de repères à un moment de reconfiguration géopolitique. Dans ces moments-là, analyse-t-elle, on préfère confier son sort à des “hommes forts” capables de naviguer par gros temps, même si on ne sait pas trop où ils nous emmènent… […]