Délaissées au profit des métropoles, les villes moyennes comptent leurs plaies : isolement, faibles ressources, exil des jeunes et des diplômés, chômage, pauvreté. Pour leurs élus, l’égalité des territoires prévue par la Constitution n’est plus qu’un souvenir. Comme à Montluçon (Allier), où le combat pour une desserte ferroviaire décente en conditionne beaucoup d’autres.
Pour se rendre en train à Lyon, sa nouvelle capitale régionale, située à 183 kilomètres à vol d’oiseau, un habitant de Montluçon, première commune de l’Allier, doit compter au minimum trois heures et demie, avec un changement impératif, voire quatre à cinq heures selon les autres options proposées. C’est-à-dire davantage de temps qu’un Lillois, qui réside trois fois plus loin. […]
En 2014, à Montluçon, le revenu médian des ménages — pour beaucoup des familles d’employés, d’ouvriers et de retraités — était de 12 % inférieur à la moyenne nationale, de 20% à celui de Lyon, de 32% à celui de Paris. Le taux de chômage (11,8%) était plus haut que dans l’ensemble de la France (9,6%) et bien plus que dans l’ensemble de la région (8,6%). Le taux de pauvreté relative, dont le seuil était alors fixé à 1 008 euros mensuels pour une personne seule, était plus élevé de 52% que le chiffre national (10)… Un Montluçonnais sur cinq est concerné. […]