Deux jeunes hommes originaires de Guinée dormiront ce soir au centre de rétention de Metz. Ils étaient arrivés l’été 2017 en Europe par l’Italie. Ces migrants sont sous le coup de la procédure dite Dublin. Une impasse intolérable pour les associations.
Emotion et impuissance. En ce 1er mai 2018, le collectif d’aide et de défense aux migrants est venu accompagner les deux migrants devant le commissariat de Vesoul. Le Préfet de Haute-Saône a prononcé leur expulsion du territoire français.
Les deux jeunes hommes étaient arrivés en août 2017 en France, ils avaient trouvé refuge en Haute-Saône comme 37 autres exilés soutenus par le collectif
La loi est à la fois simple et complexe. Selon le règlement Dublin, un seul État est responsable de l’examen d’une demande d’asile dans l’Union européenne. C’est le pays par lequel le migrant est entré. En l’occurence, l’Italie pour ces deux ressortissant guinéens. Hors l’Italie s’est contentée d’après les migrants de prendre leurs empreintes, avant de les renvoyer à la rue.
En raison du règlement Dublin, la France ne peut donc aujourd’hui recevoir et étudier la demande d’asile de Sékouba et son ami.
Une impasse inhumaine : “Dublin est une fabrique à clandestins”
Pour Sabine Schlosser, membre du collectif d’aide et de défense des migrants de Haute-Saône la situation est ubuesque. 39 migrants hébergés au centre d’accueil et d’orientation d’Échenoz-la-Méline et Navenne (70) ont déposé plainte le 24 mars contre l’Italie pour traitement inhumain et dégradants. La plainte n’est pas encore instruite par la justice française. Et la France, le Préfet les renvoie aujourd’hui en Italie, s’interroge Vanessa Touré. “Arrivés en Italie, ils ne pourront pas déposer une demande d’asile. Ils vont à nouveau être jetés à la rue, et ils vont revenir en France comme clandestins. C’est une impasse” déplore la jeune femme en dénonçant l’attitude de la Préfecture de Haute-Saône.
Les deux migrants guinéens expulsés ce 1er mai de Vesoul devraient être renvoyés ces prochains jours vers l’Italie.