La loi permet aux personnes en situation irrégulière souhaitant sortir de la prostitution d’obtenir un titre de séjour. Sauf que dans les Alpes-Maritimes, sous prétexte d’empêcher un « appel d’air », la préfecture a rejeté la majorité des dossiers
La loi sur la pénalisation des clients de prostituées contient un volet « social ». Le texte promet des titres de séjour de six mois aux sans-papiers qui souhaitent sortir de la prostitution. Ce « parcours de sortie » pouvait en aider certaines, du moins c’était ce qu’on croyait. Mais dans les Alpes-Maritimes, le préfet en a décidé autrement.
Nous avons commencé à préparer les dossiers en novembre 2016, dès que les décrets d’application sont sortis. L’équipe a voulu mettre toutes les chances du côté des femmes qu’on accompagnait. On a fait un gros travail d’apprentissage du français, cherché des pistes concrètes d’orientation professionnelle, négocié avec les services de l’État des places réservées en centre d’hébergement. Notre association a présenté 16 dossiers début avril 2017, dont une majorité de Nigérianes en situation irrégulière. La place de l’exploitation dans la prostitution nigériane ne fait de doute pour personne. (…)