06/04/18
Le site guinéen guinée7 revient sur le cas de Moussa, clandestin affirmant être persécuté en raison de son homosexualité, dans un article intitulé : « La nouvelle trouvaille des chercheurs d’asile en Europe »
Les arguments pour avoir les « papiers » en Europe sont comme des disques. Quand ils s’usent, ils sont inaudibles, anesthésiants. Il faut donc les changer.
Les Guinéens ont pendant longtemps brandi les persécutions politiques, ethniques, pour avoir le sésame dans des pays où ces arguments ne semblent plus prendre. Il faut alors trouver autre chose : «je suis homosexuel persécuté dans mon pays.» Ils racontent des scènes de persécutions publiques méconnues du grand public et même de la presse locale.
Cette semaine, un certain Moussa, 28 ans, dit avoir fui la Guinée où son compagnon a été brûlé sous ses yeux. Arrivé à Nîmes en 2015, muni d’une autorisation de travail, il y a fait sa vie, a été bénévole à l’association Aides, a été un des animateurs de la Pégoulade 2017. Mais il n’a pas de papiers. Et depuis un mois, il est retenu au centre de rétention administrative. Il risque, du jour au lendemain, un retour aux frontières, direction la Guinée. Une chaine de solidarité s’est faite autour de lui.
Merci à el manchou
30/03/18
Placé en rétention il y a un mois, ce jeune Guinéen a fui son pays où il était menacé en raison de son homosexualité. Ses soutiens, à l’instar de l’association Aides, exigent sa libération et le réexamen de sa demande d’asile.
#LibérezMoussa. A Nîmes, la mobilisation pour un jeune Guinéen homosexuel et sans papiers ne faiblit pas. Après un premier rassemblement jeudi dernier, les soutiens – une quarantaine – de ce demandeur d’asile, détenu depuis quarante jours au centre de rétention administrative (CRA) de la cité gardoise, se sont de nouveau rassemblés devant la préfecture du Gard, dimanche soir sous une pluie battante, pour demander sa remise en liberté et sa régularisation.
«Si vous me renvoyez, vous me tuez»
Ses soutiens ne décolèrent pas. Dans la nuit de samedi à dimanche, ce sans papiers de 28 ans a de justesse évité son expulsion vers la Guinée, pays que cet acrobate de profession a quitté avec un visa de travail provisoire en 2015 après avoir vu un ancien amant brûlé sous ses yeux selon Midi Libre. «Ils sont venus me chercher à trois heures du matin mais le pilote a dit aux policiers qu’il n’y avait plus de places, confie ce lundi Moussa à Libération. Je leur ai demandé : “pourquoi vous m’amenez ? Je ne suis pas un voleur, ni un criminel, mais un artiste international. Si vous me renvoyez, vous me tuez.”»
«Il avait refusé d’être entravé mais il n’a pas été écouté, regrette pour sa part Yves Carel, militant du collectif Réseau éducation sans frontières, également joint lundi, après avoir rendu visite à Moussa, replacé en rétention dimanche. Résultat : il est très agité et demande à voir un psy.» Une détresse dont Moussa lui-même, arrêté fin mars en gare de Nîmes, souhaite faire part. «J’ai vomi, je n’arrête pas de pleurer et je ne dors pas car j’ai trop peur, raconte le jeune homme, traumatisé par son séjour au CRA de Nîmes. Un centre de rétention, c’est la même chose qu’une prison.»