Le Think tank espagnol, Real Instituto Elcano, qui dit «analyser le monde d’un point de vue espagnol et européen», a étudié la provenance de terroristes qui sont passés à l’acte entre 2013 et 2017 en Espagne. Elle livre également quelques chiffres sur ce qu’en pensent les Marocains.
Au cours de ces cinq dernières années en Espagne, 233 djihadistes ont été arrêtés et huit autres abattus. L’étude qui se contente d’analyser la nationalité ou les origines de ces terroristes, affirme ainsi que «près de la moitié des djihadistes arrêtés ou tués en Espagne entre 2013 et 2017 sont de nationalité marocaine». Plus précisément, ils sont de 46%.
Ceux de nationalité espagnole sont près de 37,9%, tandis que le reste est constitué de 19 autres nationalités. Cependant, un autre point évoqué dans cette étude est la naturalisation. Dans ce sens, 53% de l’ensemble des djihadiste sont nés au Maroc et 29,5% en Espagne.
Sur cette base, l’étude souligne qu’actuellement, le djihadisme en Espagne «est principalement le fait de personnes de nationalité marocaine ou de parents Marocains, ce qui implique qu’un problème existant au Maroc est projeté sur notre pays (Espagne)».
L’étonnante affirmation qu’avance le document est que la société marocaine légitimerait même le djihad :
«Le Maroc est aussi un pays où existe une culture populaire avec certains contenus religieux, comme ceux qui se réfèrent à l’‘Islam Morabito’, à travers lequel sont vénérés des guerriers sacrés et légendaires dans les mausolées. Cette glorification aurait permis à des tranches de la population, les jeunes en particulier, d’être réceptifs aux interprétations islamistes et aux combattants de la notion de djihad ou de la pratique du martyre.»
Par ailleurs, le Think tank rapporte qu’après les attentats du 11 septembre 2001, «un degré d’approbation sociale pertinent, mesuré en termes de soutien aux actes de terroristes kamikazes, en défense de l’Islam» a été relevé par un sondage de Pew Global Attitudes Survey.
Ce sondage daté de 2004 précise que 40% des Marocains de plus de 18 ans «ont exprimé leur soutien à l’exécution, dans leur propre pays, d’attentats suicides pour la défense de l’Islam». (…)