Childish Gambino, c’est Donald Glover. Un acteur (vu dans Community, Star Wars, Seul sur Mars, Atlanta), un producteur (Atlanta encore), mais aussi un musicien. Il a sorti, samedi 5 mai, This is America, une chanson qui évoque le racisme et la violence aux États-Unis. Sur YouTube, le clip réalisé par Hiro Murai, qui fourmille de références, cumule déjà plus de 75 millions de vues. On vous décrypte les symboles forts de cette vidéo.
Le clip débute par un tir de Donald Glover sur un homme noir encagoulé, qui jouait de la guitare quelques secondes auparavant. Lorsqu’il pointe son arme, le chanteur adopte une position de corps assez particulière, dans laquelle de nombreux observateurs voient une référence à Jim Crow. Lequel est un personnage de théâtre des années 1830, joué par un homme blanc “déguisé” en Noir, une pratique que l’on qualifie de “blackface” et qui est désormais jugée raciste. Jim Crow a donné son nom aux lois de ségrégation aux États-Unis, en place dans certains Etats du Sud jusqu’en 1964 .
Une deuxième scène sanglante a lieu dans la vidéo. Childish Gambino déboule dans une pièce où une dizaine d’Afro-Américains chantent du gospel. Il se joint à eux un instant, avant de les abattre froidement . “This is America” chante-t-il après chacun des meurtres. La séquence n’est pas anodine : elle fait référence à la fusillade de Charleston, en 2015, au cours de laquelle un suprémaciste blanc avait assassiné neuf personnes noires dans une église protestante de Caroline du Sud.
Pendant la majeure partie du clip, Donald Glover danse au premier plan, accompagné de quelques jeunes. Il reprend “au moins 10 danses populaires”, certaines devenues iconiques sur les réseaux sociaux, “comme le ‘shoot’ ou le Gwara Gwara d’Afrique du Sud”, explique The Atlantic (article en anglais). De nombreuses personnes ne l’avaient pas remarqué lors du premier visionnage du clip, mais en arrière-plan, de jeunes Noirs affrontent avec la police.
“Ça en dit long sur la façon dont les choses se passent aux États-Unis, résume un internaute. La première fois que tu le regardes, tu remarques leurs pas de danse, puis tu te rends compte de ce qui se passe en arrière-plan, ce qui montre les priorités des médias… Les pas de danse avant les fusillades de masse.”