Khassanbek Tourchaev, tchétchène de 48 ans, naturalisé français, a formé des djihadistes d’Al-Qaïda avant l’ère Daech. Incarcéré depuis trois ans, il est sous la menace d’un procès aux assises.
Né comme Khamzat Azimov en Tchétchénie, lui aussi naturalisé français, cet islamiste de 48 ans est l’un des premiers combattants partis en zone irako-syrienne. En 2012 précisément, bien avant l’instauration du califat de Daech. Après plusieurs allers-retours entre l’Europe et les rangs d’un groupe djihadiste proche d’Al-Qaïda, où il officiait en tant qu’instructeur des «snipers» (tireurs d’élite), il est arrêté en 2015 et mis en examen. Il dort depuis dans une prison française, dans l’attente de son procès. Particularité de son dossier : la justice peine encore à qualifier ses faits d’armes djihadistes, hésitant entre à le renvoyer devant le tribunal correctionnel ou la cour d’assises.
Athlétique, cheveux blonds et visage sévère, Khassanbek Tourchaev voit le jour le 25 juin 1970, à Grozny, la capitale de Tchétchénie. A 32 ans, sur fond de guerre civile, il gagne la France et s’installe à Lingolsheim (Bas-Rhin). Le grand gaillard se présente comme « le fils d’un ancien ministre du pétrole ».
Dans cette banlieue strasbourgeoise à forte communauté tchétchène, il y fait la rencontre de son épouse, une Française, elle-même originaire du Caucase, avec qui il a plusieurs enfants. Il acquiert la nationalité française en 2008. Comme nombre de ses compatriotes, Tourchaev est un musulman pratiquant. Mais lui prône une lecture rigoriste du Coran. […]