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Contrairement à ce que l’on pensait, ce ne sont pas des enfants des rues du Maroc. La plupart ont des parents, et partent souvent à leur insu. Il suffit de jeter un œil aux photos de jeunes garçons disparus et recherchés par leur famille épinglées au mur du commissariat du port de Tanger. Depuis cette ville sise aux portes de l’Europe, des centaines de mineurs tentent chaque mois de rejoindre l’Europe en s’agrippant aux essieux des cars de touristes qui embarquent sur les ferries à destination de Tarifa, localité andalouse située de l’autre côté du détroit de Gilbraltar. (…)

 

Paris n’avait jamais vu ça. Des hordes d’enfants qui débarquent dans les rues du 18e arrondissement, seuls, drogués, violents, le corps couverts de plaies et de brûlures, ne parlant pas un mot de français, semant la terreur dans un quartier qui en a pourtant vu d’autres. Les premiers ont surgi il y a un an et demi, ils étaient une vingtaine ; ils sont repartis, quelques-uns sont revenus, de nouveaux sont arrivés, plus nombreux, ils sont une soixantaine aujourd’hui. Les plus jeunes ont 10 ans, les plus âgés prétendent avoir 17 ans (ils ont probablement plus).

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