Quatrième fortune de France, l’industriel de l’armement, Serge Dassault, est mort lundi à 93 ans. Ingénieur de formation, il a contribué à l’essor du groupe fondé par son père. Homme politique, il a été mêlé à plusieurs affaires de corruption.
Le milliardaire Serge Dassault, qui a présidé à l’essor du groupe aéronautique Dassault, un des fleurons de l’industrie d’armement française, est mort le lundi 28 mai à 93 ans, ont annoncé sa famille et le groupe Dassault. Son décès est dû à une « défaillance cardiaque », a précisé sa famille.
Serge Dassault est né le 4 avril 1925, à Paris. Il est le fils de Marcel Dassault et de Madeleine Minckes. Son père a été déporté à Buchenwald en août 1944 pour avoir refusé d’apporter aux nazis son savoir-faire aéronautique – il avait créé la Société des avions Marcel Bloch en 1928. Il en réchappera grâce à l’aide d’un co-détenu, Marcel Paul, membre du Parti communiste.
En 1946, la famille Bloch prend le nom de Dassault puis, en 1950, se convertit au catholicisme. Après ses études secondaires, il entre à l’Ecole polytechnique en 1946. Puis rejoint l’Ecole nationale supérieure de l’aéronautique et de l’espace (SUPAERO), dont il est diplômé en 1951. Il est aussi diplômé d’HEC. Le 5 juillet 1950, il épouse Nicole Raffel avec laquelle il aura quatre enfants.[…]
Le 10 avril 2014, Serge Dassault est mis en examen par les juges d’instruction du pôle financier pour « achat de votes », « complicité de financement illicite de campagne électorale » et « financement de campagne électorale en dépassement du plafond autorisé ». Cette mise en examen fait suite à celle de Jean-Pierre Bechter.
Si son patron est aux prises avec la justice, sur le plan industriel, Groupe Dassault connaît des succès inespérés, avec à sa tête Eric Trappier, nommé PDG du groupe, le 9 janvier 2013.
Le Rafale, avion de combat de 4e génération, qui est entré en service en France en 2004, a décroché depuis 2015 trois contrats à l’export en Egypte, au Qatar et en Inde après une succession de campagnes de ventes infructueuses.
Mais la justice poursuit son travail et, en février 2017, Serge Dassault est condamné à deux millions d’euros d’amende et à cinq ans d’inéligibilité pour « blanchiment de fraude fiscale » et « omission de déclaration de patrimoine par un parlementaire ». Début août, il est mis en examen pour « achat de votes », « blanchiment » et « complicité de financement illicite de campagne électorale ».En 2018, le magazine Forbes estime sa fortune à 19 milliards d’euros, ce qui le classe quatrième parmi les milliardaires français.