Le ministre burundais de l’agriculture a ordonné, dimanche 27 mai, la mise en quarantaine de dix ânes introduits dans une commune du centre du pays grâce à un financement de l’ambassade de France. Achetés en Tanzanie, les ânes avaient été mis à la disposition des habitants d’un village de la province de Gitega, dans le cadre d’un projet d’une ONG locale pour aider femmes et enfants à transporter les produits agricoles, l’eau ou le bois de chauffe.
Le projet a été violemment critiqué ces derniers jours par des figures proches du pouvoir, qui ont qualifié ce don d’ânes d’« insulte à la nation », rappelant que cette espèce, qui n’est pas indigène du Burundi, symbolise dans la langue française l’ignorance et la bêtise. Dimanche, le ministre Déo Guide Rurema a demandé à un administrateur local de « faciliter le retrait immédiat de tous les ânes, qui ont été distribués […] sans respecter les procédures techniques de distribution d’animaux exotiques », et exigé qu’ils soient acheminés dans un centre de quarantaine.