[…] La défense du « made in Italy » par le parti d’extrême droite fait mouche auprès des dirigeants de petites et moyennes entreprises du Nord, moteur économique du pays et bastion historique de la Ligue.
Le Nord est le bastion historique de la Ligue. Le parti s’y est implanté dans les années 1990, d’abord comme une formation régionaliste défendant l’indépendance face aux « diktats de Rome » et à un Sud qualifié de « paresseux ». Lorsque Matteo Salvini a pris la tête de la formation populiste, en 2013, il a délaissé le discours sécessionniste de son mentor, Umberto Bossi, pour lancer ses diatribes contre les migrants, l’euro et Bruxelles, tout en prenant la défense des PME et du « made in Italy ». Une rhétorique inspirée du Front national de Marine Le Pen, qui fait mouche auprès des petits patrons de la région.
Si le puissant Nord est le moteur économique de l’Italie, beaucoup d’entre eux ont souffert pendant la crise. Dans l’ombre des grands groupes milanais prospères représentés par le patronat, ils ont le sentiment d’être seuls face aux risques de délocalisation et à la concurrence des pays à bas coût. Ils ne voient guère les incohérences des mesures prônées par la Ligue, en partie irréalisables. Pour eux, M. Salvini incarne la promesse de protection à laquelle ils aspirent. […]