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Plusieurs études ont montré par le passé comment certaines caractéristiques émotionnelles particulières pouvaient avoir des effets cognitifs à des niveaux plus élevés, jusqu’à orienter nos choix politiques. Être plus sensibles aux choses dégoûtantes est ainsi corrélé avec le fait d’avoir une posture plus conservatrice au niveau politique ou éthique. […] Induire un sentiment d’invincibilité avec une simple expérience de pensée nous décale cette fois-ci vers le pôle libéral (ou progressiste) du spectre politique.

Même si ces résultats sont de prime abord un peu surprenant, on peut comprendre intuitivement comment des émotions fortes comme le dégoût ou la peur peuvent avoir un effet très large sur notre psychisme. Mais qu’en est-il des processus plus neutre sur le plan émotionnel comme la catégorisation (ou l’analogie / catégorisation) et la flexibilité cognitive ?

Cette question a été considérée par un groupe de chercheurs anglais et leur étude publiée dans PNAS au début du mois de mai. […] Ils ont ainsi pu montrer que les individus avec un fort sentiment nationaliste ont tendance à considérer le monde de manière plus catégorique, moins flexible. Et cette attitude se manifesterait concrètement en supportant davantage des idéologies autoritaires, nationalistes, conservatrices, bref des idéologies qui justifient le système en place. Et inversement, cela suggère que les gens qui ont des styles cognitifs plus flexibles sont moins enclins à endosser ce type d’idéologies. […]

C’est donc le bon moment d’envoyer nos enfants jouer dans la ruelle avec les petit.es voisin.es d’autres cultures qui s’y trouvent de plus en plus, comme me l’avait expliqué le primatologue Bernard Chapais dans l’entrevue qu’il m’avait accordé pour le magazine Québec Science il y a près de… 25 ans déjà !

« Bernard Chapais : Prenons le cas de l’ethnocentrisme, phénomène universel chez l’humain qui, dans certaines circonstances, peut aller jusqu’à la xénophobie et au racisme. Le premier piège consiste justement à utiliser des mots créés pour décrire des conduites humaines pour désigner des comportements semblables chez le singe. Pour éviter cette confusion, nous parlerons donc plutôt d’hostilité intergroupe, un phénomène également généralisé chez les primates. Cette méfiance survient dès que des singes d’une même espèce provenant de groupes différents se rencontrent. De plus, on a pu mettre en évidence que cette hostilité était inversement proportionnelle à la familiarité entre les membres de ces groupes distincts. Le transfert d’un individu d’un groupe à un autre, qu’on peut observer chez certaines espèces, se fait toujours progressivement et avec beaucoup de prudence. […]

Le Monde

Merci à Joe & à Bonnichenlatex

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