Les 15 membres des Authentics Sisters, qui avaient livré à la prostitution des dizaines de jeunes nigérianes sur les trottoirs de la capitale ont été condamnés à de lourdes peines, allant jusqu’à 11 ans de prison.
Isabelle Prévost-Desprez, la présidente de la 16e chambre correctionnelle l’assume : « Il fallait faire un exemple dans ce dossier. Les faits sont d’une gravité exceptionnelle, et violent les principes fondamentaux de la République ». En conséquence, le tribunal a condamné, ce mercredi soir, à des peines allant jusqu’à 11 ans de prison, les membres des Authentics Sisters, ce réseau nigérian, tenu par quinze personnes qui comparaissaient depuis le 14 mai dernier pour proxénétisme et traite d’êtres humains aggravés. Considérée comme la grande ordonnatrice de ce vaste trafic de jeunes femmes nigérianes, jetées, entre 2013 et 2016 sur les trottoirs parisiens et contraintes d’effectuer des passes jour et nuit, Happy Iyenoma, alias « Mama Alicia », a été condamnée à dix ans d’emprisonnement et 200 000 €, tout comme son mari. Libérée sur une erreur de procédure, avant l’audience où elle a comparu libre, elle a immédiatement été réincarcérée après le prononcé du jugement. Neuf des dix autres « mamas » qui étaient jugées à ses côtés ont été condamnées à des peines allant de deux à dix ans de prison, avec pour certaines de lourdes amendes. Une seule a bénéficié d’une relaxe. Trois autres ont été arrêtées à l’audience. Quatre hommes, enfin, impliqués à divers degrés dans le réseau, ont écopé de deux à onze ans de prison (cette plus lourde peine allant à un prévenu déjà condamné pour trafic de stupéfiants).