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TIRANA – Le nombre de migrants qui essaient de rejoindre l’Europe de l’ouest via l’Albanie est en augmentation cette année, depuis l’ouverture par les passeurs d’une nouvelle route des Balkans pour tous ceux fuyant les conflits ou la pauvreté au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Asie.

Le flot des migrants qui traversent l’Albanie et son voisin septentrional le Monténégro pour rejoindre la Croatie (membre de l’UE) demeure modeste comparé avec les centaines de milliers de migrants qui avaient fait le trajet plus à l’est au moment du pic de la crise européenne des migrants en 2015.

Mais l’augmentation est exponentielle cette année. De sources officielles, les autorités albanaises ont intercepté 2,311 migrants au cours des cinq premiers mois, soit 162 de plus qu’en janvier-mai 2017, et plus du double des quelques 1000 interceptés en tout l’année dernière.

Durant la crise de 2015, les migrants tentaient la traversée depuis la Grèce, à travers la Macédoine et la Serbie, vers la Hongrie (pays-membre), jusqu’à ce que clôtures et garde-frontières viennent sceller cette route.

Le temps plus clément encourageant les départs depuis les camps grecs bondés, le gouvernement estime avoir réussi à contrôler le flux pour l’instant. Mais la modeste Albanie a fait appel le mois dernier à l’Autriche, dont le gouvernement de droite est déterminé à agir contre l’immigration. Les autorités et les forces de police de la région se sont rencontrées en Bosnie cette semaine pour évoquer une réponse commune à l’augmentation du trafic sur cette nouvelle route. Plus de 5,500 réfugiés et migrants ont pénétré en Bosnie cette année. La police albanaise a déclaré avoir arrêté cette année plusieurs passeurs convoyant des migrants en taxi ou en fourgon, dont deux Algériens cette semaine, près de la frontière monténégrine (…).

“ATTENTION A LA POLICE CROATE”

La route change, mais l’expérience pour les migrants est similaire (…). Grdawe [Syrien, 18 ans] et ses trois amis faisaient partie d’un groupe de 30 au départ de Syrie. L’un de ses amis, qui dit s’appeler Mahir, explique que leur séjour dans le centre pour demandeurs d’asile n’a pas été la liberté qu’ils recherchaient, ajoutant que la “nourriture ici est pire que dans une prison syrienne.”

Marocains, Algériens ou Pakistanais, les migrants racontent avoir suivi les conseils d’amis ayant déjà fait le voyage: “Va en Italie parce que là-bas tu obtiendras des papiers” et “attention à la police croate, ils tabassent méchamment.” La police croate dit agir dans le cadre de la loi, et protéger les frontières. Le ministre de l’Intérieur, Davor Bozinovic, a déclaré que plus de 144 passeurs ont été arrêtés cette année.

La route du nord est difficile. “Je suis venu de Turquie deux fois, puis de Grèce, et j’ai essayé d’aller au Monténégro. La police m’a attrapé deux fois”, raconte Hichem Boussadia, 29 ans (…).

Le Chancelier autrichien Sebastian Kurz et le Premier ministre Edi Rama ont convenu fin mai qu’ils devraient «traiter le problème maintenant avant qu’il n’empire comme en 2015 et en 2017», avec une aide financière de Kurz à Tirana.

Reuters

(Merci à Alexandre)

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