Pour l’historien Gabriel Martinez-Gros, «le grand fossé n’oppose pas aujourd’hui l’Occident au reste du monde, mais bien l’Afrique au reste du monde», en participer l’Europe et surtout la France.
Il y aura bien une vague durable d’émigration africaine. Et l’Europe et la France, surtout, sont bien plus exposées à cette crise migratoire que toute autre région du monde. Contrairement à l’opinion la plus répandue en effet, l’immigration de masse des pays pauvres du Sud vers les pays riches du Nord tend aujourd’hui à faiblir, avec la stabilisation démographique de la plupart des régions de l’ancien tiers-monde. Les vagues de départ massif (en Syrie, en Afghanistan) y sont déterminées par des guerres ou des crises économiques aiguës. Elles sont pour l’essentiel provisoires… […]
Mais bien qu’ils posent de très réels problèmes, ces mouvements de population sont (heureusement) privés du combustible le plus puissant de la migration de masse : la pression démographique. Sauf en Afrique. Dans la plupart des esprits en effet, l’Europe et l’Amérique du Nord se caractériseraient par une démographie déprimée face au reste de l’humanité, en pleine expansion démographique. Or la dichotomie entre Occident et tiers-monde, globalement vraie dans les années 1950-1980, est aujourd’hui dépassée. […]