59 % des 650 enseignants sondés par l’IFOP estiment la laïcité en danger. Parmi les situations problématiques rapportées, l’enseignement moral et civique, la mixité filles-garçons ou encore le temps de recueillement sont en première ligne.
En donnant la parole à plus de 1 500 enseignants sur le sujet – un échantillon de 650 professeurs sondés par l’IFOP, un autre de 999 longuement interviewés –, le Comité national d’action laïque (CNAL), fédération de cinq organisations impliquées de longue date sur le terrain de l’éducation (dont la Ligue de l’enseignement), a deux ambitions : nourrir de faits et de témoignages un débat rythmé par les polémiques – sur le voile, les repas sans porc, les enseignements contestés –, et jauger le plus objectivement possible un phénomène de contestation prompt à toutes les instrumentalisations.
Les résultats, dont Le Monde a pu prendre connaissance, ne dessinent pas une école à feu et à sang : à peine plus d’un enseignant sur dix de l’échantillon IFOP témoigne de contestations « régulières » et/ou « de temps en temps » de la loi du 15 mars 2004 sur le port de signes religieux, ratio qui dépasse néanmoins un sur trois dès lors que sont intégrées les atteintes occasionnelles. […]