Le beau temps est de retour, la mer moins houleuse et certains chantent leur espoir… De 630, ils sont passés à 106 et respirent à nouveau. Ravitaillés hier soir par les gardes-côtes italiens, ils reprennent des forces pour affronter la suite. Pour les secouristes engagés d’SOS Méditerranée, ces jours derniers ont aussi été éprouvants. La pression redescend. Anthony Luca-Tassel, alias “Panda” pour l’équipage et les migrants, philosophe, faisant peut-être référence à Voltaire et au jardin de Candide :
“C’est chez moi ça, c’est dans mon jardin qu’il se passe tout ça… Et ça me fait mal de voir qu’il y a toujours des hommes pour profiter d’autres hommes et qu’on oublie l’humain là-dedans. On pense à l’argent, on pense à des choses futiles et on ne pense pas à la vie.”
Depuis qu’il a commencé les opérations de recherches et de secours en Méditerranée en 2016, l’Aquarius est venu en aide à environ 30.000 personnes perdues au milieu des eaux. Mais aujourd’hui, l’équipage ne sait pas s’il sera en mesure de continuer sa mission, ni dans quelles conditions :
“Evidemment, notre intention est de pouvoir retourner sur le théâtre des opérations le long des côtes de la Libye aussitôt que possible. Mais à ce jour, c’est difficile de dire combien de temps cela nous prendra”, a expliqué Nicola Stalla, coordinateur de SOS Méditerranée, à notre envoyée spéciale Anelise Borges.
L’Aquarius poursuit sa route vers le port espagnol de Valence. Une osmose s’est créée entre ceux qui avaient besoin d’aide et ceux qui ont répondu présent pour leur donner un coup de main. Tous finalement se questionnent sur leur avenir, mais ils vivent au jour le jour, certains que cette rencontre a changé leur vie pour toujours.