L’errance en Méditerranée des 629 passagers de l’« Aquarius » illustre jusqu’à la caricature la division entre les pays membres de l’UE, selon Le Monde : la crise migratoire est redevenue l’enjeu majeur du débat européen.
La France et l’Italie divergeant sur les modalités d’accueil de migrants, malgré l’affirmation d’une « entente parfaite » entre Emmanuel Macron et Giuseppe Conte, vendredi 15 juin à Paris ; Angela Merkel soumise à la pression conjuguée de l’extrême droite et de Horst Seehofer, président de la CSU et ministre allemand de l’intérieur, qui prône un durcissement sans précédent de la politique migratoire de son pays, quitte à affaiblir une chancelière allemande de plus en plus isolée ; le Hongrois Viktor Orban refusant tout réfugié sur son sol, au nom de la défense de la « civilisation »…
Plus de doute : le dossier de ce qu’on appelle, faute de mieux, la crise migratoire, est redevenu l’enjeu majeur du débat européen et menace l’Union européenne (UE) d’un délitement. On peut ajouter que l’Autriche, qui assumera, le 1er juillet pour six mois, la présidence tournante de l’UE serait, selon la presse viennoise, en négociation avec des pays des Balkans pour y installer un camp – ou des camps – de rétention pour les déboutés du droit d’asile, en attente de leur éventuel renvoi vers leur pays de départ. Un projet officieusement condamné par Bruxelles, mais auquel se rallieraient sans doute les populistes italiens et danois, voire le secrétaire d’Etat belge à la migration.
(…) L’errance en Méditerranée des 629 passagers de l’Aquarius, attendu dimanche 17 juin à Valence en Espagne, illustre jusqu’à la caricature la division entre les pays membres de l’Union, l’impuissance à trouver des solutions consensuelles et le passage, en quelques années, de l’émotion à une forme d’indifférence, de la mobilisation à l’instrumentalisation. Le tout à moins d’un an des élections européennes de mai 2019, au risque d’alimenter la montée en puissance des formations d’extrême droite.
Merci à Sénégalovitch