Selon le chroniqueur du Monde Afrique, Yann Gwet ; répéter les mêmes poncifs sur les vertus de la démographie, de l’entrepreneuriat ou de la technologie ne suffira pas à améliorer le sort du continent.
[…] En 2018, malgré le potentiel du continent en la matière, la moitié des Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité ; dans le même temps, à peine soixante-dix ans après son indépendance, l’Inde vient d’annoncer l’électrification de tous ses villages. En 2018, un Africain sur trois vit toujours dans l’extrême pauvreté.Dès 2035, selon le Fonds monétaire international (FMI), la population active africaine devrait excéder celle du reste des pays du monde. Pour prendre la mesure du problème d’emplois qui se posera alors, il faut avoir à l’esprit que 10 à 12 millions d’Africains arrivent sur le marché du travail chaque année et que le continent dans son ensemble crée à peine 3 millions d’emplois formels, souvent faiblement rémunérés. Pis, conséquence des irrésistibles progrès technologiques, selon une étude de l’université d’Oxford, 47 % des emplois que nous connaissons aujourd’hui pourraient disparaître sous l’effet de l’automatisation.
Cette réalité est terrifiante ; elle l’est d’autant plus qu’on a le sentiment d’un aveuglement collectif à travers le continent. […]