L’idée de « plateformes régionales de débarquement » figure dans un « projet de conclusions » du sommet européen prévu fin juin à Bruxelles. Source AFP
Pour dissuader les traversées périlleuses de la Méditerranée, le texte préparé par le président du Conseil européen Donald Tusk et obtenu par l’Agence France-Presse, « soutient le développement du concept de plateformes régionales de débarquement » hors du territoire de l’Union. Conçu en collaboration avec la Commission, le document du Conseil européen (l’instance réunissant les dirigeants des 28) devra encore être approuvé lors du sommet sous haute tension des 28-29 juin pour devenir une position commune des pays de l’UE. Le projet est mis sur la table juste après l’épilogue de l’errance en Méditerranée de l’Aquarius , ce navire avec 630 migrants à son bord, auquel l’Italie a refusé d’ouvrir ses ports et qui a finalement terminé sa route en Espagne.
Pas de pays cité
Aucun pays n’est cité dans le texte européen pour la localisation des « plateformes », mais une source européenne a indiqué à l’Agence France-Presse que la Tunisie faisait partie des lieux envisagés, tandis que le nom de l’Albanie a souvent été associé à ce type de projets. « Ces plateformes devraient permettre un traitement rapide pour distinguer les migrants économiques de ceux qui ont besoin d’une protection internationale », est-il écrit dans le texte envoyé par Donald Tusk aux États membres. Le projet doit être mené « en étroite coopération » avec l’Organisation internationale des migrations (OIM) et le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), est-il indiqué.
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Modification du règlement de Dublin
(…) Les dirigeants européens avaient fixé ce sommet comme horizon pour trouver un compromis, qui semble aujourd’hui improbable.
Leur principale pomme de discorde porte sur la modification du règlement de Dublin, la législation qui confie principalement la charge du traitement de la demande d’asile aux pays de première entrée dans l’UE, faisant peser un fardeau disproportionné sur des pays comme l’Italie et la Grèce. La Commission européenne propose de le réformer, en instaurant notamment une répartition automatique des demandeurs d’asile dans l’UE en période de crise comparable à celle de 2015. Mais cette proposition est jugée d’un côté insuffisante par les pays méditerranéens, qui souhaitent une répartition permanente, et rejetée frontalement de l’autre par des pays comme la Hongrie et la Pologne, désormais soutenus par l’Autriche.