«Qui a déclaré récemment : les prestations sociales, ça coûte un pognon fou ? Pensez-vous que cette affirmation est vraie ou fausse ?» Pour la réponse, soulevez le panneau accroché sur le barnum installé près du centre social. Ce jeudi, une dizaine de militants marseillais de La France insoumise (LFI) ont choisi la cité de la Castellane pour la première étape de leur «caravane pour l’égalité des droits». Après le nucléaire, le parti a choisi la pauvreté comme nouvelle thématique nationale, incitant ses troupes à arpenter le terrain pour mener des actions auprès des publics les plus précarisés.
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Pour informer les 8 000 habitants de la Castellane sur leurs droits, les militants ont prévu des brochures explicatives. Sous la tente, Ouali Brinis, LFI et ancien travailleur social, a aussi installé un ordinateur connecté à Internet pour répondre aux questions des visiteurs : «Cela nous permet de faire des simulations de droits. Ici, on tourne à 60 % de chômeurs… En fonction de ce qui en sort, on entame avec eux les démarches.» RSA, minimum vieillesse, CMU… Sur sa table, tous les formulaires de demandes sont déjà imprimés, prêts à être remplis. Mais pour l’instant, les passants hésitent un peu à s’asseoir face à Ouali. «C’est compliqué, c’est un endroit ouvert, ils n’osent pas trop venir», concède-t-il. La faute aussi au match France-Pérou qui fait rage en cette fin de jeudi après-midi, ajoute Estelle Barral. «Et puis on sent une pression particulière, suite à l’intervention policière de lundi», souffle cette régulière du quartier.
Ce lundi, une vaste opération anti-stup a en effet réveillé la cité à l’aube. Une opération diversement appréciée, la grande majorité des habitants ayant le sentiment que sur ses autres missions, la puissance publique a abandonné le terrain. La rénovation urbaine de la cité, entamée il y a quelques années, tarde à produire ses effets.
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Le match est terminé, mais le public se fait toujours attendre. Pour vaincre les réticences, Estelle Barral décide de prendre ses formulaires sous le bras pour aller directement solliciter les mères de famille, installées sur la place voisine. La gratuité des transports pour les bénéficiaires du RSA ? Lila, mère célibataire de 32 ans, n’était pas au courant. Estelle Barral lui fournit la documentation nécessaire. Lila prend les papiers, mais ne se déplacera pas jusqu’au stand. (…)