«Les résultats non-officiels des élections sont clairs. Selon eux, notre nation m’a confié la responsabilité de président de la République». À Istanbul, ce dimanche 24 juin, le président turc Recep Tayyip Erdogan a revendiqué la victoire après des élections âprement disputées, face à une opposition qui était déterminée à l’empêcher d’obtenir un nouveau mandat aux pouvoirs considérablement renforcés.
D’après l’agence de presse étatique Anadolu, Erdogan arrivait en tête de la présidentielle avec un score de 52,6% après dépouillement de plus de 97% des urnes, et l’alliance de l’AKP menait avec 53,65%. Sauf évolution majeure du score en sa défaveur lors du dépouillement des urnes restantes, Recep Tayyip Erdogan semble donc en passe d’obtenir un nouveau mandat aux pouvoirs renforcés et pouvoir compter sur une majorité au Parlement.
Les élections de dimanche sont particulièrement importantes, car elles marquent le passage du système parlementaire en vigueur à un régime présidentiel où le chef de l’État concentre la totalité du pouvoir exécutif, aux termes d’un référendum parlementaire qui s’est tenu l’an dernier. […]
En 15 ans de règne, Erdogan s’est imposé comme le dirigeant turc le plus puissant depuis le fondateur de la République, Mustafa Kemal. Il a transformé la Turquie à coups de méga-projets d’infrastructures et en libérant l’expression religieuse, et fait d’Ankara un acteur diplomatique clé.
«La victoire d’Erdogan est incontestablement le signe de sa grande popularité auprès de l’électorat turc, en particulier l’électorat conservateur dans les régions rurales d’Anatolie, et le signe de sa résilience face à une opposition unie», estime Jana Jabbour, docteure associée au CERI/Sciences Po et spécialiste de la Turquie.[…]