Pour le président de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), Mario Stasi, qui s’exprime dans une tribune au « Monde », la présence de la « race » dans le premier article de la Constitution de 1958 constitue un dangereux archaïsme.
Les mots inscrits dans notre Constitution ne sont pas des mots comme les autres. Leur présence dans ce texte leur confère une charge et une puissance symboliques plus forte que nulle part ailleurs. Ils engagent la nation sur ce qu’elle dit d’elle-même et dessinent l’horizon des valeurs qui la fondent.
Aujourd’hui, la présence du mot « race », qui figure toujours dans l’article premier de notre loi fondamentale, fait tache au faîte de notre législation et des principes qui précisément sont érigés pour le combattre. Il a été le fondement d’idéologies qui nous ont poussés au bord de l’abîme. Il a servi de justification au crime des crimes, le crime contre l’humanité. A ce titre, il doit disparaître de notre ordre juridique. […]