Le président du Sénat prévient les exécutifs européens des risques de la crise migratoire et appelle à «travailler avec les pays africains».
«L’Europe est en train de se déconstruire sous nos yeux à cause la crise migratoire», a prévenu jeudi matin Gérard Larcher sur CNews, quelques heures avant l’ouverture à Bruxelles d’un sommet stratégique sur ce dossier. Le président du Sénat s’est dit «extrêmement inquiet», soulignant qu’il s’agissait d’une «vraie crise politique pour l’Europe». «La responsabilité des exécutifs est de trouver un accord à 27», a-t-il souligné.
Si la crise migratoire est «d’abord un drame humain», le sénateur LR des Yvelines a indiqué que pour «mieux accueillir et mieux intégrer», il fallait «moins accueillir». «À la Porte de la Chapelle, les droits humains sont-ils respectés?», s’est-il interrogé, en allusion à un quartier de Paris dans lequel nombre de migrants se sont installés. Il a en outre souligné le poids financier de cet accueil, en particulier pour les départements qui ont la charge des mineurs non accompagnés. «Les déboutés du droit d’asile sont trop peu reconduits, a-t-il observé. Il faut travailler avec les pays africains».
«Des Aquarius, il y en aura des dizaines et des dizaines…»
Gérard Larcher s’est par ailleurs montré sévère vis-à-vis des humanitaires qui recueillent en mer les migrants. «Certains ont de bonnes intentions, d’autres ont des intentions d’autres natures», a-t-il noté, indiquant qu’il pouvait y avoir «des complices de passeurs». «Des Aquarius, il y en aura des dizaines et des dizaines», a prédit Larcher, qui s’est rendu à Lampedusa en Sicile mais aussi au Niger et au Tchad.