30/06/18
Publication du décret de remplacement de l’ambassadeur daté du 28-06-2018
Est-ce qu’il appartient à l’autorité de révoquer un ambassadeur parce qu’il dit ce qu’il pense ? Je ne le crois pas; ou alors nous créerions un délit d’opinion dans la fonction publique – Emmanuel Macron
28/06/18
“Cet ambassadeur aurait-il tenu publiquement ces propos, il aurait été révoqué sur le champ.” A l’issue d’un sommet européen ce vendredi à Bruxelles, Emmanuel Macron a fermement condamné les propos tenus par l’ambassadeur de France en Hongrie Eric Fournier, révélés par Mediapart.
[…]“En rien je ne partage les propos que vous venez de rapporter et que vous avez révélés. En rien. Mes prises de position publiques, les combats que je mène autour de la table du Conseil, encore durant toute la nuit, sont en la matière cohérents”, a martelé Emmanuel Macron, interrogé sur cette note par Mediapart ce vendredi.
Evoquant notamment la politique migratoire de Viktor Orban, le président français a fait valoir que “(les) solutions dont il est question et qui sont ici défendues, ce sont celles que d’autres sur la scène politique française peuvent parfois défendre, et que je combats”.
“Le jeu non-coopératif et nationaliste non seulement n’est pas digne de ce qu’a fait l’Europe, (…) mais il est en plus profondément inefficace compte tenu de la réalité de ces phénomènes migratoires. Il nous fait perdre du temps compte tenu du fait que nous aurons à vivre avec ces défis dans la durée“, a-t-il souligné.
[…]Dans une note consacrée à ce qu’il appelle la « magyarophobie », l’ambassadeur de France à Budapest exhorte le Quai d’Orsay à changer de regard sur Viktor Orbán, qui n’a, selon lui, rien d’extrémiste ni de populiste. Il incrimine au passage les « musulmans de France », qui incarnent à ses yeux « le vrai antisémitisme moderne ».
Dans une note diplomatique du 18 juin dernier, que Mediapart a pu consulter, l’ambassadeur de France à Budapest, Éric Fournier, développe une analyse très personnelle de la situation politique en Hongrie. Le document, adressé à la direction de l’Union européenne (UE) du ministère de l’Europe et des affaires étrangères, ainsi qu’à la présidence de la République, assure en effet que les dérives populistes du gouvernement de Viktor Orbán sont une pure invention médiatique. Quant aux craintes concernant un possible regain d’antisémitisme dans le pays, il s’agirait d’une fiction visant à détourner l’attention de l’antisémitisme « des musulmans ».
(…)
#Hongrie Pour l'ambassadeur français à Budapest, les accusations de « populisme » formulées au sujet de Viktor Orban sont « fantasmagoriques ». Une note révélée par la journaliste Marguerite Zimmer aujourd'hui dans @mediaparthttps://t.co/I2fNoNxYpW
— Amélie Poinssot (@AmeliePoinssot) June 29, 2018