Dans une tribune au Parisien-Aujourd’hui en France, Olivier Brachet, spécialiste de la demande d’asile, critique le manque d’actions de la France et de l’Europe sur la question des migrants. Il estime que “l’Europe devra y consacrer plusieurs dizaines de milliards par an pour sortir de l’impuissance».
[…] La crise de 2015-2016 est avant tout une crise du pourtour et des abords élargis de la Méditerranée — soit comme pays émetteurs, soit comme pays de transit —, situations géopolitiques pour lesquelles nous sommes interpellés par la proximité et quelquefois responsables ou intervenants dans les situations en cours.Il y a donc une situation locale méditerranéenne qu’il nous faut calmer. Cela est en cours et le pic de 2015-2016 qui en était issu est un peu dépassé et en voie de forte récession en ce début 2018, que ce soit en Grèce, en Italie ou en Allemagne. Quant à la France, toujours à la pointe du commentaire, en 2017 (son plus haut niveau d’arrivée), elle n’aura connu que 10 000 nouveaux dossiers d’asile à traiter de plus qu’en 1989. Les migrations vont progresser, tandis que les désordres, producteurs de populations en fuite, s’aggravent aussi. Il faut s’y préparer. Ce dossier est crucial pour l’Europe, surtout si l’on continue dans l’impuissance et le mensonge. […]