Dans un document, que « Le Monde » a pu consulter, Vienne s’en prend à la politique migratoire de l’UE et plaide pour un système où « aucune demande d’asile ne sera déposée sur le sol européen »
A en croire ce texte, qui a été soumis aux experts nationaux des vingt-huit membres de l’UE lors d’une réunion informelle à Vienne, lundi 2 et mardi 3 juillet, et que Le Monde a pu consulter, les migrants sont principalement des hommes jeunes et « beaucoup sont tout particulièrement sensibles aux idéologies hostiles à la liberté ou qui prônent la violence ».
A l’instar des pays du groupe de Visegrad (Hongrie, République tchèque, Slovaquie, Pologne), l’Autriche défend une Europe aux frontières closes et l’externalisation totale du droit d’asile hors des frontières de l’UE.
Le texte propose de réfléchir à un nouveau « système de protection » où « aucune demande d’asile ne sera déposée sur le sol européen ». Avec un objectif, en 2025, de ne garantir l’asile qu’à ceux « qui respectent les valeurs de l’UE et ses droits et libertés fondamentales ». Une condition que l’UE n’impose absolument pas aux demandeurs d’asile.
Etant donné que ce pays prospère, de presque 9 millions d’habitants, assure pour six mois la présidence de l’UE, cette note aide à comprendre ce qui se joue actuellement dans certaines capitales de l’UE. Le texte commence en affirmant que « les élites politiques et l’UE dans son ensemble ont perdu le contrôle de la situation » en 2015, lors du pic de la crise des migrants. Puis, le document insiste – c’est le véritable fil rouge de tout le texte – sur la supposée incapacité des Vingt-Huit à endiguer les flux et à sécuriser une frontière extérieure commune à la zone Schengen (…)