La préfecture de Mayotte a ordonné la destruction de 110 « kwassas » sur le terrain militaire des badamiers. L’opération est destinée à faire de la place sur cet espace où sont entassés ces embarcations ayant servi à acheminer des « clandestins » depuis l’île d’Anjouan. Bruno Minas de Mayotte la 1ère nous raconte comment s’est déroulée cette opération destruction:
La coque du bateau craque sous la pelleteuse, le tractopelle s’acharne jusqu’à n’en laisser que de petits morceaux qui sont ensuite chargés dans une benne en direction la déchetterie de Dzoumogné. On ne brûle pas les “kwassas” parce que cela polluerait.
Il est dommage de voir ainsi des embarcations de 6 à 8 mètres passer ainsi à la broyeuse. Certaines sont en bon état. Ne pourrait-on pas leur donner une « seconde chance » ? Les revendre ? « On pourrait le penser » répond le Procureur de la République Camille Miansoni, « mais ces embarcations ne sont pas aux normes européennes, elles ne pourraient pas naviguer dans des eaux françaises » […]
La destruction est un des maillons de la longue chaine de lutte contre l’immigration clandestine. Un combat qui continue insiste le préfet Dominique Sorain, malgré le blocage des reconduites vers les Comores.
« Nous continuons à saisir les bateaux, nous interpellons et poursuivons en justice les passeurs » ; le préfet reconnaît que l’absence de reconduites à la frontière pose un « gros problème » mais, dit-il, « le travail continue, c’est une priorité ».
Depuis le début 2018, 96 “kwassas” ont été saisis. Ils s’entassent sur le terrain militaire des Badamiers, attendant leur tour de passer sous la pelleteuse. Pendant ce temps dans l’île d’Anjouan, on continue de les fabriquer. Ils sont rentables, même sur un seul voyage.[…]