Marine Le Pen et plusieurs responsables politiques se sont inquiétés lundi d’une atteinte au débat démocratique après la saisie de 2 millions d’euros d’aide au Rassemblement national (RN, ex-FN), un “coup d’Etat” des juges qui met le parti en danger de mort selon sa présidente.
Face aux critiques, le ministère de la Justice a affirmé dans un communiqué qu’il “ne saurait être admis qu’il soit porté atteinte à l’indépendance de l’autorité judiciaire“.
Le Parlement européen a estimé le préjudice total à 7 millions d’euros entre 2009 et 2017.
L’eurodéputé LR Brice Hortefeux a dit qu’il ne “comprenait pas pourquoi on met sous séquestre (un parti) alors qu’il y a une dotation de l’Etat qui arrive chaque année”, ni pourquoi les assistants parlementaires “n’auraient pas le droit d’aider la famille politique grâce à laquelle” les eurodéputés ont été élus.
Les “conséquences” de cette saisie “me préoccupent“, a estimé au nom du “pluralisme” le secrétaire général délégué de LR Guillaume Larrivé.
Le RN a “raison de protester“, a affirmé le président de l’UDI Jean-Christophe Lagarde. “S’ils ont commis un délit, (…) il faut attendre la condamnation pour leur prendre l’argent“.
“La logique dans un pays démocratique c’est malgré tout de faire en sorte que le séquestre ne menace pas l’existence même d’un parti“, a renchéri le premier secrétaire du PS Olivier Faure, tout en estimant que “ça n’est pas à Marine Le Pen de se victimiser“.
L’ancien ministre LR Thierry Mariani dénonce une “utilisation politique de la justice“: “Demain, à qui le tour ? Les Républicains ? La France insoumise ? ”
“Il n’est pas juste qu’on frappe des gens avant qu’ils ne soient condamnés“, a réagi Jean-Luc Mélenchon sur BFMTV, tout en dénonçant les attaques lancées par le RN sur ce sujet contre LFI. […]
Les juges d’instruction financiers parisiens ont retenu, dans l’affaire des assistants présumés fictifs d’eurodéputés FN, 2 millions d’euros de subventions publiques qui devaient être versées lundi au Rassemblement national (RN, ex-FN), a-t-on appris dimanche auprès de responsables du parti, confirmant une information de BFMTV.
“En confisquant notre dotation publique sans jugement sur cette pseudo affaire des assistants, les juges d’instruction nous appliquent la peine de mort ‘à titre conservatoire’“, a réagi sur Twitter la présidente du RN, Marine Le Pen, confiant à l’AFP que “dès lundi, le RN ne pourra plus mettre en oeuvre aucune activité politique” et sera “mort à la fin du mois d’août“.