Même si personne ne s’attendait à ce que la justice iranienne fasse montre de clémence, la peine prononcée à l’encontre de Shapark Shajarizadeh surprend toutefois par son extrême sévérité et sa nature totalement disproportionnée par rapport au « crime » qui lui est reproché.
C’est en pure perte qu’elle avait agité un drapeau blanc, symbolisant la « paix dans l’espace public », lors de son périlleux coup d’éclat, puisqu’elle fut immédiatement interpellée et menottée, et plus grave encore, « battue et torturée après son arrestation », ainsi que l’avait dénoncé son avocat dans un entretien au journal britannique The Independent. Ce dernier croupit depuis en prison. […]
Shaparak Shajarizadeh, annonce qu'elle vient de quitter l'Iran suite à sa condamnation à 20 ans de prison et à l'arrestation de son avocate Nasrin Sotoudeh. Elle a été reconnue coupable d'incitation à la prostitution pour avoir brandit son hijab en public.#NousSommesLeursVoix pic.twitter.com/JyXfj4xWpw
— Anton Struve 🏳 (@AntonStruve) 10 юли 2018 г.
«Les femmes qui apparaissent dans les lieux publics sans porter de hijab islamique seront condamnées à dix jours, voire à deux mois d’emprisonnement ou à une amende allant de 50 à 500 rials», stipule l’article 638 du Code pénal islamique iranien.
Sans doute faut-il voir à travers la lourde sanction infligée à Shapark Shajarizadeh, qui se veut plus intransigeante que la loi elle-même, la volonté politique de faire un exemple pour mieux dissuader, à l’avenir, les esprits frondeurs parmi la gent féminine de se dévoiler en public.