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Responsable de la fièvre de l’escargot, qui touche 200 millions de personnes dans le monde, le schisostome inquiète les chercheurs. Très présent dans l’hémisphère sud, responsable de dizaines de milliers de morts par an, ce ver pourrait s’acclimater à l’Europe.

Peut-être n’avez-vous jamais entendu parler de bilharziose ou de schistosomiase. Derrière ces deux termes barbares, se cache une seule et même maladie, mortelle, qui touche plus de 200 millions de personnes dans le monde, également appelée fièvre de l’escargot. Traditionnellement présente dans l’hémisphère sud, elle pourrait très vite s’accommoder du climat européen. Depuis 2011, elle est régulièrement détectée en Corse, et cela pourrait n’être qu’un début.(…)

Les pays touchés par la bilharziose dans le monde. En rouge, les zones d’endémie.

Des milliers d’œufs par jour

Cette maladie parasitaire est due à un ver, le schistosome. Plat, il mesure de 8 à 25 mm, selon son genre. Les vers élisent domicile dans des mollusques d’eau douce, où ils se multiplient. La forme larvaire du schistosome infecte l’eau, puis pénètre la peau des humains qui s’y baignent, ou y lave leur linge.(…)

Comment expliquer son arrivée en Corse ? Toujours selon l’ARS, l’hypothèse la plus probable serait qu’une personne contaminée, originaire d’une zone touchée par la maladie (le Sénégal), aurait uriné dans l’eau, contaminant les bulins (mollusques) du site, qui ont à leur tour contaminé les baigneurs. Le site est désormais suivi de très près par la préfecture et les autorités sanitaires, qui ont multiplié les actions de prévention pour endiguer la contamination.

Mais celle-ci pourrait s’étendre dans d’autres régions d’Europe, pour plusieurs raisons : d’abord, les parasites recueillis dans la rivière du Cavu ont évolué vers des formes hybrides, compatibles avec une contamination des bovins. Ils pourraient donc, à terme, se modifier pour contaminer de plus en plus d’espèces européennes.

Les chercheurs alertent

Ensuite, les différentes migrations humaines pourraient contribuer à diffuser la maladie, avec l’arrivée de personnes originaires d’Afrique tropicale ou subsaharienne, dans divers pays du continent européen.

Dans un article publié en juin 2015 sur le site du CNRS, une équipe européenne de chercheurs spécialistes des infections pathogènes alerte les autorités. « Les gouvernements, les organismes de recherche ainsi que les agences de financement doivent considérer la nécessité d’investir dans la recherche sur les maladies liées aux mollusques vecteurs. Il ne s’agit plus d’un risque d’introduction en Europe en raison de changements climatiques et globaux. L’introduction s’est produite. » (…)

ouest-france.fr

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