La crise a débuté le 8 juillet lorsque le remorqueur Vos Thalassa, un navire privé travaillant pour une compagnie pétrolière au large des côtes libyennes, recueille 67 migrants, dont l’embarcation de fortune était en train de couler. Conformément aux instructions des gardes-côtes italiens, le Vos Thalassa vire vers le Sud pour reconduire les immigrés dans un port libyen. Mais à bord, les migrants qui ont passé des nombreux mois dans les prisons des trafiquants – une jeune femme y a été torturée et amputée d’un doigt – refusent ce retour à l’enfer.
La police contre la marine nationale, l’exécutif en conflit avec le pouvoir judiciaire, des ministres qui se contredisent et le président de la République contraint de sortir de sa réserve pour éviter ce que la conférence épiscopale italienne appelle « une prise d’otages » : à lui tout seul, Matteo Salvini est arrivé à dresser les uns contre les autres pratiquement tous les organes de l’État italien.